Université et exposition à l'Institut du monde arabe

le 09/10/2013 par Rédaction
Le paragraphe spécifique à l'apport arabe, en page 59, est joint ci-après:

 Écolâtre du Bec, Anselme a changé le contenu et l’esprit de l’enseignement de la théologie en développant une approche rationnelle des mystères de la foi – mais c’est avec Abélard, à Paris, que la dialectique  a vigoureusement déterminé le destin de cet enseignement : son fameux Sic et Non (vers 1135) montra comment la dialectique pouvait lever des difficultés et dissiper des obscurités dans les écrits bibliques et patristiques. Son Introduction à la théologie (1136-1140) propose une approche rationnelle, qui rencontra de très sévères critiques, car elle était loin de faire l’unanimité, comme le montre la réaction passionnée de Bernard de Clairvaux et les débats ultérieurs. Dans les années 1080, Roscelin de Compiègne (1050-1121), qui enseignait dans des écoles laïques au Nord de la France, se servit de déductions logiques pour éclairer le mystère trinitaire, ce que refusa Anselme de Cantorbery. En dépit des débats académiques et ecclésiastiques, la dialectique était une approche stimulante et nouvelle de tous les textes, y compris des textes sacrés. Elle fournissait une base intellectuelle pour renouveler les questions et engager une nouvelle manière d’aborder la lecture des textes.

Cette lecture fut aussi renouvelée par l’apparition de textes inédits, surtout de la tradition grecque, inconnus à l’époque carolingienne : la « renaissance du XIIe siècle » (expression de Charles H. Haskins) désigne avec justesse l’apparition et le développement de nombreux grands mouvements, qui exercèrent une influence considérable sur le contenu et l’organisation de l’enseignement et donc l’apparition des universités. L’aspect le plus important fut bien sûr d’abord la traduction en latin de textes jusqu’alors inaccessibles : sans doute au temps des Carolingiens, un gros effort avait été fait pour recopier et transmettre des manuscrits de la Bible, des Pères et de la littérature profane classique, mais une partie non négligeable de la littérature latine et quasiment toute la littérature grecque étaient restées inconnues. L’effort de traduction entrepris dans les années 1130-1180 ouvre une mine (p.59) d’idées nouvelles et d’approches inédites à des thèmes jusqu’alors rarement explorés. Les centres de traduction étaient en contact à la fois avec la culture grecque et la culture arabe. Ainsi Venise, et son contact avec Byzance, dont témoigne Jacques de Venise, et la Sicile dont les liens avec les cultures latine, grecque et arabe sont rendus manifestes par le travail d’Aristippe de Palerme. L’Espagne, au contact de la culture arabe occupa une place décisive dans cette histoire : Tolède fut un centre de traduction particulièrement important sous l’archevêque Raymond de Sauvetât (1125-1151). On relèvera que les traducteurs provenaient de toute l’Europe : germains, anglais, italiens. Ces traductions se diffusèrent rapidement dans toute l’Europe et bien que les centres de traduction n’aient pas coïncidé avec les centres d’enseignement, elles ont largement influencé la vie intellectuelle et l’éducation. Le travail de traduction a permis de mettre à disposition, vers la fin du XIIe siècle, à peu près tous les écrits d’Aristote.

 

 

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