Monsieur Matthieu CASSIN
Le concile de Nicée
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n°296
Novembre - Décembre
2024 - Page n° 9
Nicée-Mémoire d'un synode
En juin 2025, il y aura 1700 ans que se sera tenu ce que les Églises considèrent aujourd’hui comme le premier concile œcuménique, dans la ville de Nicée (actuelle Iznik, en Turquie). Cet événement réunit un grand nombre d’évêques venus de nombreuses régions de l’empire romain, surtout de sa partie orientale, mais aussi quelques Occidentaux, à la convocation de l’empereur régnant, Constantin. À l’occasion de cet anniversaire, nombreuses seront les commémorations, qu’il s’agisse de colloques, de numéros de revues et de volumes collectifs, mais aussi de célébrations religieuses et en particulier œcuméniques. En effet, ce premier concile est reconnu par toutes les Églises et peut servir de pont entre les différentes confessions chrétiennes, en particulier entre catholiques et orthodoxes 1. Mais que cet anniversaire fournisse l’opportunité de rappeler un événement du passé, fût-il ecclésial, ne suffit pas à justifier que Communio lui dédie un cahier complet. En quoi ce concile, tenu en 325 en Asie mineure, concernet-il les lecteurs français de Communio en ce début de XXIe siècle ? Si les articles de ce numéro n’affrontent pas directement et explicitement cette question, c’est pourtant elle qui les sous-tend et les relie. L’imaginaire collectif et ecclésial a conservé du concile deux points principaux : la définition d’un symbole de foi commun à l’ensemble de l’Église, qui forme encore la trame du Symbole dit de NicéeConstantinople, toujours récité aujourd’hui, et la condamnation d’une hérésie à propos du Fils et de la Trinité, rattachée au nom d’Arius, prêtre alexandrin. À ne retenir que ces deux éléments, et à la lumière de ce premier des conciles qui pourrait être perçu comme le modèle de tous les suivants, une réunion conciliaire aurait donc pour objectifs principaux de définir la foi et de condamner les déviations par rapport à elle, c’est-à-dire les hérésies. Cependant, à y regarder de plus près, comme le permettent plusieurs articles de ce numéro qui se penchent sur le contexte historique du concile, sur son déroulement et sur les textes qu’il a produits, et en particulier celui d’H. Pietras 2, ce n’est pas là le tout du travail conciliaire, ni peut-être, sur le moment, l’essentiel. En effet, les dissensions doctrinales, ou plutôt leur contenu, ne sont pas la motivation première de l’empereur pour convoquer ce concile.
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