Règne de Dieu et morale d'état

Henri CAZELLES
La Confession Sacrement difficile - n°172 Mars - Avril 2004 - Page n° 105

Dans un univers dont la science s'efforce d'expliquer l'origine et le devenir, le plan de Dieu se révèle à travers l'histoire de son peuple Israël : rongé par les divisions et l'infidélité de ses rois, il disparaît, cependant que la venue du Christ, « l'oint du Seigneur » instaure le nouveau règne de « l'Israël de Dieu » qui s'incarne dans l'église. Le christianisme, en distinguant église et pouvoir étatique, veut trouver un équilibre qui permet à ses fidèles de respecter la morale d'Etat.

Qu'est-ce que Dieu ? Question ancienne et toujours nouvelle. Comment l’intelligence humaine est-elle amenée à se poser cette question ? Elle se la pose partout dans toutes les civilisations, même si Dieu apparaît sous différents noms. Partout en effet l’intelligence humaine est affrontée aux limites de ce qu’elle observe dans 1’univers, à ses cohérences et incohérences, du moins apparentes. La science en met à jour les changements, et discerne un progrès dans l’organisation de cet univers et le succès de techniques successives en est la continuation. En langage aristotélicien, elle s’en tient au 2e degré de l’abstraction, laquelle culmine dans l’analyse mathématique des phénomènes de 1’univers. La science s’abstient d’aborder le 3e degré de l’abstraction, la métaphysique, qui étudie l’être des êtres. Or l’homme cherche à saisir la nature de ces êtres et de cet univers où il doit vivre et agir, « Pensée de la pensée », « pensée qui ne se pense pas suspendue à une Pensée qui se pense », pour parler comme Aristote ou Blondel.

Sans passer par les analyses philosophiques, l’homme va spontanément, mais librement, vers un absolu qui lui donne un repère pour son action dans un univers complexe et changeant. Ce peut être « le devenir » lui-même d’Héraclite, « la pensée de la pensée » d’Aristote, l’« Idée » de Platon ; le Dharma bouddhique, le Brahma, âme universelle de l’Hindouisme (Véda), le Ciel T’ien des classiques de Confucius, le Tao... L’homme ne saisit que tel ou tel aspect de cet absolu dont on parle comme d’une « transcendance ». Cette transcendance qu’entrevoit la pensée humaine a-t-elle un rapport avec l’univers visible et sensible où l’homme qui réfléchit  doit agir, et agir pour vivre ? Ce n’est pas évident. Pour l’athée la transcendance n’est que le produit conceptuel de l’intelligence humaine. Pour un bouddhiste, c’est cette transcendance qui est la réalité, identique pour nous à l’âme humaine et l’univers n’est qu’impermanence, voire illusion. [...]

 

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