Pardonne-nous nos offenses ! » – Aveu des fautes et demande de pardon du pape Jean-Paul II pour l’Année Sainte 2000

Depuis la demande de pardon formulée par le pape Jean-Paul II à l’occasion de l’Année Sainte 2000, la question d’une responsabilité collective de l’Église dans les torts causés par ses membres au cours de son histoire a été largement débattue. Le présent article met en lumière la complexité du débat, notamment en approfondissant le concept de « structures de péché » pour éclairer les contributions respectives du péché individuel et des fautes commises par des communautés ou des peuples en milieu chrétien.

Au vu des nombreux cas d’abus sexuels dans le diocèse de Boston, l’archevêque de Boston Seán Patrick O’Malley rappela, lors de son installation en 2003 que « pour les catholiques, le troisième millénaire a commencé par un long rite pénitentiel, et pour commencer cette célébration d’installation, je demande à nouveau pardon pour toute la souffrance que des jeunes ont subie par la faute de clercs, de ministres ordonnés et de collaborateurs de la hiérarchie ecclésiale. Toute la communauté catholique a honte et souffre de la douleur et des dommages infligés à tant de jeunes... C’est à ces victimes et à leurs familles que nous demandons pardon¹ ». Le long « rite pénitentiel » auquel se réfère l’archevêque O’Malley, désigne la confession des fautes et la demande de pardon que le pape Jean-Paul II avait formulées à Rome lors du premier dimanche de Carême de l’année sainte 2000. Dans le cadre d’une célébration eucharistique dans la basilique Saint-Pierre, le pape avait reconnu de nombreuses fautes commises par des chrétiens, au cours de l’histoire de l’Église, contre des individus, des groupes et même des peuples entiers. Contrairement à l’archevêque O’Malley, le pape adressait sa demande de pardon, non pas aux victimes, mais à Dieu². Rétrospectivement, la confession des fautes et la demande de pardon du pape lors du premier dimanche de Carême fut le point culminant d’une multitude d’aveux des fautes de l’Église, que [...]
 

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1. Seán Patrick O’MALLEY, dans The Boston Globe, 31 juillet 31, 2003, p. A23.

2. Homélie du pape Jean-Paul II, messe pour la journée du pardon de l’Année Sainte 2000, dimanche 12 mars 2000.