1- 1976 juillet août Les chrétiens et le politique -" politique et miséricorde" page 18
Le postulat spirituel de l'égalité de droit
Le droit de chaque individu à exercer sa liberté est inscrit dans nos constitutions depuis deux siècles. Mais l'usure des mots n'explique pas seule la désaffection pour leur sens. Sans doute, à l'heure où la réelle demande de liberté cède aux appétits de richesse, chaque parti politique, en peine de s'annexer les inquiétudes, agite-t-il sa charte des libertés. Chacun s'empresse de trouver une formule pour un domaine où le droit semble insuffisant. mais nul de nos politiques ne sait fonder l'affirmation, si récente et si difficile, d'une vocation de tout être humain à la liberté. Affirmation aussi fragile que l'esprit qui la porte.
Nous avons oublié que c'est l'inégalité qui est naturelle, que toute expérience et toute apparence hiérarchisent les individus, que le droit égal des faibles contredit la simple raison. Nous avons oublié qu'il a fallu l'incroyable réussite de la provocation du christianisme pour faire passer dans les institutions le principe d'une identique destinée d'esprit que nos formules juridiques, constitutionnelles, ne retiennent qu'en empruntant lourdement à la mesure des choses : l'égalité. Et c'est pourquoi l'égalité pour la liberté vacille dans nos pratiques matérialistes. Une montée de l'eugénisme, tenté par les puissances de manipulation génétique que secrète la biologie, un néo-naturalisme, renforcé par les refus des contraintes et des artifices de la technique, font reculer la frêle certitude du prix infini de chaque personne. Un retour à la barbarie s'accélère sous la pression de revendications toutes matérielles, quand le pouvoir politique n'entend plus la demande, qui le justifie, de donner force au faible, pour assurer une justice commune, quand il est sans cesse convoqué à la seule gestion de l'activité économique.
2- la justice mars 1978, la conclusion de l'éditorial: "la justice et le droit"
.....
ICI, le chrétien ne peut se contenter d'être témoin de l'esprit fragile. Il l'est, certes, mais selon l'unique et universelle manière de l'Esprit impérissable de Dieu. C'est dire qu'il doit sans cesse vouloir, à temps et à contre-temps, que tout homme soit reconnu dans sa vocation à la liberté, protégé dans son droit à l'exercer, puisqu'il sait dans sa foi que tous sont appelés à la liberté des enfants de Dieu, que chacun a un prix infini. Comment oublierait-il la longue obstination de son Église à faire inscrire dans nos institutions politiques la reconnaissance effective de l'esprit libre auquel tous les hommes sont promis ? L'oublier serait notre condamnation, au moment où cette égalité du droit, récente et frêle, est tant menacée par les puissances sans précédent de l'efficacité, de la performance, de l'eugénisme. Gardant le seuil de la nécessité du droit, nous rendons à César ce que Dieu lui demande de rendre aux hommes.
La justice économique, d'ordre rationnel et naturel, requiert la justice politique pour l'ordre de l'esprit humain, quand la justice de Dieu s'annonce miséricorde. Celle-ci est d'un autre ordre, surnaturel.
Ainsi, le chrétien demande la justice, mais toute la justice. Il devrait être le mieux armé, en conséquence, pour être ici actif, inventif, pour garder et promouvoir. A condition de refuser toute sécularisation absurde qui ruine l'espérance dans le Royaume.
Un entretien du cardinal Kurt Koch sur le prochain synode mondial à Rome avec Jan-Heiner Tück, professeur de dogmatique à a Facult&eacut...
Un entretien exclusif du cardinal Kasper sur le Samedi saint et la descente aux enfers. Le cardinal Walter Kasper vient d'accorder...
Voici le lien via lequel la table ronde de la soirée du 18 Avril aux Bernardins sur l'avenir du sacerdoce sera visible à parti...
Avec Peter Henrici, c’est une figure tutélaire de Communio qui disparaît – né à Zurich en 1928, petit-cousin de Hans...
Nous vous invitons chaleureusement à prendre part à la soirée du mardi 18 Avril aux Bernardins (20 heures) Cette pr&eac...