Parce qu'il laisse représenter le divin – à la différence du judaïsme et de l'islam –, le christianisme est « la plus vulnérable des religions monothéistes », rappelle le philosophe Olivier Boulnois. Dans une passionnante étude consacrée à l'image sacrée, il met en évidence le tournant pris à l'époque moderne, lorsque l'image a quitté la « sphère du sacré » pour entrer dans le monde de l'art. Les tentatives des théologiens de la Contre-Réforme n'y font rien: l'art ne cessera plus de se séculariser, n'hésitant pas à « recourir au stock d'images chrétiennes à des fins de réemploi, de dérision ou d'outrage ».« Nous avons donc deux types d'images: des images d'art qui n'ont rien de sacré, des images sacrées qui n'ont rien d'artistique », résume-t-il abruptement. « Il n'est pas étonnant qu'elles se regardent en chiens de faïence. »
« COMMUNIO », Revue catholique internationale, janvier-février 2013, 12 €
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