Olegario GONZALEZ DE CARDEDAL
L'autorité de l'évêque
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n°31
Septembre - Octobre
1980 - Page n° 14
Le dernier Concile a placé l'évêque au centre de sa doctrine de l'Eglise.Il faut donc mieux prendre de ce qu'il est et doit être, et purifier le ministère épiscopal de toutes les insuffisances et les excroissances qui le défigurent.
L’Église vit dans le souvenir impérissable de la parole vivante de Jésus, proférée tous les vents et à tous les hommes de Palestine ; elle subsiste dans l'amour contemplatif de la personne vivante et vivificatrice de ce Jésus, établi par l'action de l'Esprit Christ et Seigneur à sa Résurrection d'entre les morts. L'Eglise demeure aussi dans l'espérance que ce Jésus, établi Christ et Seigneur une fois pour toutes, revienne une fois pour toutes avec l'efficacité définitive de son royaume, consomme l'histoire, et fasse toutes choses nouvelles, nous rendant, nous les hommes, participant de sa « gloire », c'est-à-dire de cette forme nouvelle d'existence dont les êtres finis bénéficieront par une participation inouïe au mystère insondable de Dieu.
Seul le temps permet aux hommes de découvrir peu à peu qui ils sont et quel est leur véritable destin dans le monde. De même, c'est le temps qui aide l'Église à parvenir à une connaissance plus profonde de son propre mystère comme sacrement de l'amour et du don que Dieu fait aux hommes, pour demeurer avec eux au milieu de la visibilité, de la temporalité et de la fragilité des médiations et des institutions de ce monde.
Mais le temps est principe de fécondation et de dégradation. En lui croît la vie, mais aussi la mort. Le temps est une possibilité perpétuellement ouverte à la liberté humaine de former ou de déformer. Et dans l'Eglise comme dans la vie humaine, c'est ce temps qui peut nous conduire à la plénitude sous l'impulsion de l'Esprit, ou qui, dans l'oubli de l'origine et la résistance aux impulsions intérieures, peut nous faire oublier notre être et notre mission. C'est pourquoi il est toujours nécessaire de revenir au souvenir fidèle, à l'amour contemplatif et à l'espérance active, pour reconnaître quelle est la forme originale et normative de notre existence chrétienne, de notre communauté ecclésiale, et de nos ministères respectifs à l'intérieur de celle-ci. Mais il n'est pas moins nécessaire de détecter avec lucidité les perversions du message originel et les déformations qu’a subies notre mission, soit par trahison des impératifs manifestes de toujours, soit par non-reconnaissance ou non-réponse par rapport aux impératifs nouveaux. Parce que le temps et la liberté humaine peuvent tout faire ou défaire, il faut se demander, à l'intérieur de l'Église, dans quelle mesure les institutions demeurent vivantes et conformes à leur signification originelle et à leur sens permanent, ou dans quelle mesure elles ont succombé aux forces négatives de l'histoire : l'égoïsme, l'impureté, l'avarice, la haine, l'indifférence. [...]
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