M. Olivier CHALINE
Baptème de Clovis et vocation de la France
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n°125
Mai - Juin
1996 - Page n° 49
Le « fils aîné », c'est d'abord Charles VIII, hôte encombrant du pape en 1495. Il fallut la disparition de la monarchie gallicane des Bourbons, pour que la France devienne « fille aînée de l'Église » grâce à Lacordaire. Léon XIII reprit la formule pour inciter les catholiques français au ralliement et à l'action sociale.
France, fille aînée de l'Église », l'expression est des plus courantes et semble avoir pour elle l'antiquité la plus certaine. On la croirait sans peine contemporaine de Clovis. Pourtant, ce titre que n'ont pas manqué de rappeler plusieurs présidents de la Ve République est loin d'avoir le double caractère mérovingien et pontifical qu'on serait tenté de lui prêter. Avant la « aînée de l'Église », il y eut un « Fils aîné ». Quant à la « fille aînée » elle-même, elle a de quoi réserver bien des surprises à ses thuriféraires imprudents. Pour comprendre l'histoire de cette double expression, il faut étudier deux aspects des relations souvent agitées de la monarchie française et de la papauté : la politique italienne de la France, des guerres d'Italie à 1870, mais aussi l'ecclésiologie avec les résistances gallicanes à la primauté pontificale. C'est au prisme de cette double histoire qu'il faut rechercher l'apparition et l'évolution de ces deux notions de « fils aîné » et de « fille aînée » de l'Église. [...]
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