L’euthanasie et l’aide au suicide, actes ultimes de soins ?

Mgr W. W. J. EIJK
Au coeur de la bioéthique - n°167 Mai - Juin 2003 - Page n° 91

Disposer de sa propre vie et de sa propre mort suppose que l'on soit coupé d'autrui au point de vouloir couper son corps d'un esprit. Mettre un terme à une vie diminuée ou souffrante serait l'emmurer vivante dans une absence de liens avec autrui. La soutenir, c'est maintenir jusqu'au bout l'humanité d'une vie, et sa place dans la communauté.

Le 1er avril 2002, après un débat qui a duré plus de trente ans, les Pays-Bas ont, sous certaines conditions restrictives, légalisé l’euthanasie et l’aide au suicide. Par la suite, la Belgique a fait de même. Mais la législation belge est à cet égard plus libérale que celle des Pays-Bas, puisqu’elle autorise l’euthanasie et l’aide au suicide également dans le cas de maladies non somatiques. Quoi qu’il en soit, un obstacle a été surmonté : sous certaines conditions, un malade peut demander à un médecin de mettre fin à sa vie ou de l’aider à le faire.

Dans le cas de l’euthanasie, c’est le médecin qui administre la dose mortelle ; lorsque le patient prend lui-même cette dose mortelle que le médecin a intentionnellement mise à sa disposition, on parle d’aide au suicide. Certains pays appliquent toutefois le terme euthanasie à l’acte de mettre fin à la vie aussi bien à la demande du malade que sans demande de sa part. Aux Pays-Bas, l’euthanasie est, depuis les années 80, définie sans qualification supplémentaire comme acte de mettre fin à la vie à la demande du patient. Cette interprétation se propage dans d’autres pays. Dans cet article, je me rallie à une telle définition. [...]

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