L'Eglise, le crime, et la vérité

Deux films récents mettent en scène des figures visibles de l'église face au crime et à la justice, à l'aveu et au pardon.

 a) John Prizer, dans Sleepers, une vision cynique du prêtre des rues, présente ce film où un prêtre fait un faux témoignage pour sauver un homme de la peine de mort. Peut-il y avoir charité sans vérité?Tout l'article est joint.

b) Patrick Piguet, dans La dernière marche de Tom Robbins, voit en ce film la compassion d'une religieuse accompagnant un condamné à mort. Pourra-t-il être pardonné sans avouer sa faute ?

Dans le premier film (Sleepers) un prêtre fait un faux témoignage pour sauver de la peine de mort un homme qui s'est vengé de son ancien tortionnaire. Il faudrait en conclure que la vraie charité transgresse la justice et la vérité, pour sauver un homme coûte que coûte, et que la conscience subjective a plus de valeur que la loi et les normes sociales. Mais peut-il y avoir charité sans vérité et pardon sans aveu de la faute?

C'est la question que pose aussi le second film (La dernière marche). Une religieuse accepte d'accompagner un condamné à mort, accusé d'un crime atroce. Compatissante pour les victimes autant que pour le criminel soupçonné, elle ne triche pas avec la vérité. Alors que le condamné clamait son innocence, elle parvient in extremis à lui faire avouer son crime, au nom de l'Evangile : « La vérité vous rendra libre ». Elle peut ainsi lui promettre qu'il est fils de Dieu.
Ces deux films, avec leurs qualités humaines et leurs défauts hollywoodiens, ont le mérite de poser une question profonde. Communio ne pouvait s'en désintéresser.