L’Église face à la sécularisation de la conscience religieuse

La « sécularisation de la conscience » annoncée depuis 1945 par les sociologues de la religion n'aurait-elle concerné que le domaine public, tandis que l'influence du religieux dans le domaine privé serait restée vivante ? La nouvelle religiosité implique en fait le bannissement de la dimension de l'Autre.Comment l'église peut-elle trouver une réponse à ces mutations, plus spécialement dans le domaine de l'éducation ? Un retour à la métaphysique dans son sens classique ne peut apporter de réponse à la spiritualité séculière. Il faut remettre en question l'idée du sujet moderne elle-même, non pas avec des arguments métaphysiques mais au nom de ce qu'elle a refoulé et oublié dans l'homme en tant qu'homme.

Alors qu’ils étaient encore profondément convaincus voici vingt-cinq ans de l’irréversibilité de la sécularisation de la culture occidentale et de l’appartenance définitive de la religion au passé, les sociologues de la religion se montrent aujourd’hui plus prudents.

Qu’est-ce que la sécularisation contemporaine ?

Une étude récente de Kurt Bowen au sujet des chrétiens dans un monde séculier en témoigne clairement. Une des positions de ce livre (et d’autres études qui y sont citées) est que, dans une société postmoderne, nous ferions mieux de parler de perte d’intérêt pour les Églises que de sécularisation. Les sociologues avaient été persuadés dans un premier temps que le déclin du pouvoir des Églises institutionnelles avait été à l’origine de la disparition des interprétations
religieuses de la vie et de la réalité, et ainsi d’une « sécularisation de la conscience ». Les choses ne se sont toutefois pas déroulées entièrement de cette manière. Non seulement les représentations religieuses concernant Dieu, l’âme, le ciel et l’au-delà continuent d’exister – même là où on ne va plus à l’église (« believing without belonging » : croyance sans appartenance) – mais la recherche spirituelle de l’homme se poursuit elle aussi. [...]

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