Vitalité du catholicisme français au XVIII° siècle

Déclin de la ferveur après un «siècle des saints » ou antichambre de la Révolution, le siècle des Lumières semble être surtout celui d'un catholicisme en perte de vitesse. Mais le XVIIIe siècle religieux fut bien plus riche et divers qu'on ne l'a dit.Il y eut des créations et des renouvellements, des réformes et des approfondissements.

Entre la Révocation de l'Edit de Nantes et la tolérance accordée aux Protestants en 1787, le siècle qui voit la religion catholique redevenue la seule reconnue en France demeure trop ignoré des historiens. Déclin de la ferveur après un « siècle des saints » ou antichambre de la Révolution, le temps des Lumières semble être surtout celui d'un catholicisme en perte de vitesse. Avec des abbayes riches mais dépeuplées, un clergé divisé ou gagné par les idées du temps et des testaments en cours de laïcisation, la « déchristianisation » commencerait sa marche irréversible à travers l'histoire.

Il fut trop souvent oublié que le catholicisme après 1680 ne manqua pas d'une vitalité dont il est utile et neuf de repérer les éléments. Le XVIIIe siècle religieux fut bien plus riche et divers qu'on ne l'a dit. Il y eut des créations et des renouvellements, des réformes et des approfondissements. Cette vitalité ne se mesure pas seulement à l'aune de l'institutionnel et du quantifiable, car la ferveur populaire et la dévotion personnelle, pour être moins visibles, n'en sont pas moins essentielles, et des formes de piété désapprouvées par les clercs étaient parfois aussi les marques d'une foi réelle. C'est ainsi un autre XVIIIe siècle, restitué dans sa spécificité, sans nostalgie du « Grand siècle » ni théologie révolutionnaire, qui apparaît. [...]

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