La joie d’ordonner des diacres

Apparus progressivement en France depuis Vatican II, les diacres « permanents » sont le signe d'un renouveau de l'église et la rendent plus visible. Chrétien engagé dans le monde, serviteur de la Charité autant que de la liturgie, le diacre, «ministre du seuil », constitue en effet un relais privilégié entre l'église et l'humanité tout entière.

Le volume des textes du Concile Vatican II consacré au diaconat peut paraître mince. Il suffit de le comparer à ceux qui traitent de l’épiscopat, du presbytérat, de la vie religieuse ou du laïcat : le premier sujet forme la pièce maîtresse de la constitution sur l’Église, et les trois autres, qui sont longuement évoqués dans cette même constitution, font par ailleurs l’objet d’un décret spécifique. Mais le Concile ayant rétabli le diaconat « en tant que degré propre et permanent de la hiérarchie » dans l’Église latine et souhaité, pour les Églises d’Orient, « l’institution du diaconat permanent », c’est ce ministère qui, visuellement si l’on ose dire, a bénéficié du renouveau le plus évident 1. Dans les lignes qui suivent, je me propose d’exprimer la joie d’un évêque, consacré depuis assez peu de temps, d’avoir à ordonner des diacres, avec le sentiment très vif d’oeuvrer ainsi, sur ce point particulier, à la réalisation du dessein du Concile pris comme un tout.

Une connaissance tardive

Comme prêtre, j’ai exercé le ministère dans la région apostolique de Paris, puis dans celle de Lyon, des années 1965 à 1976. J’avoue alors ne pas avoir rencontré de diacres 2. Peut-être en existait-il quelques-uns ici ou là en France, mais leur nombre était réduit et je ne pense pas que leur figure apparaissait alors clairement dans la communauté ecclésiale. [...]