n°66 Lire l'Ecriture Juillet - Aout 1986*


Editorial : Manuel Isidro Alves : Exégèse pour l'Église

La fonction d'interpréter la Bible appartient à l'ensemble de la communauté ecclésiale, en tant qu'elle a reçu l'Esprit Saint. Il revient au Magistère de l'Église, exerçant son autorité au nom du Christ, de discerner l'authenticité de l'interprétation. Lecture scientifique et lecture pastorale de la Bible, loin d'être en conflit, s'appuient l'une sur l'autre.

Problématique

Ignace de La Potterie, s.j.: La lecture "dans l'Esprit"

La Tradition, à l'époque des Pères et au moyen-âge, a toujours affirmé que le but de l'exégèse chrétienne est de lire l'Écriture sainte "dans l'Esprit", dans lequel elle a été écrite. Cette recherche de l'intelligence spirituelle fut obscurcie à l'époque moderne par la méthode historique, séparant radicalement le "Jésus de l'Histoire" du "Christ de la foi". Aujourd'hui, une redécouverte du sens spirituel se dessine : si les méthodes des anciens sont dépassées, il nous faut renouer avec leur manière de lire la Bible, en étant attentif au contenu et à l'unité de l'Écriture, eu égard à la Tradition vivante de l'Église.

Olivier Boulnois : Puis-je lire l'Écriture?

Si la Bible est un texte, elle n'est pourtant pas soumise à notre maîtrise interprétative. Car, dans toutes les interprétations, c'est moi qui suis, en fait, interprété. La pluralité des sens de l'Écriture — comme des figures modernes — marque ainsi de combien de sens le Verbe me sollicite.

Intégration

Michel Costantini : Horizon 2001. Pour une exégèse du 4e type

L'exégèse ne peut plus être ce qu'elle était : Jakobson, Benveniste, McLuhan, Greimas, Kristeva et la sémiotique sont passés par là, après de Lubac et Fessard. Non plus science ni savoir usurpant la toute puissance, mais dialogue, comme celui de l'homme et de la femme. Non plus commentaire sur un texte, mais réponse. Qui, au fait, est le Sujet? Plus que jamais, à l'horizon 2001 des rencontres du quatrième type, le chrétien devant la Bible est un exégète.

Attestations

Michel van Esbroeck, s.j. : Les deux Testaments : une même vie

L'analyse historique et linguistique la plus poussée des textes bibliques, si elle est menée avec intelligence, ne détruit pas, mais approfondit sa  compréhension spirituelle tout en confirmant le dogme qui s'y fonde. Cette conférence le montre pratiquement, à propos du thème de la "vie".

Sante Babolin : Ouvrir l'Écriture

Le geste d'ouvrir l'Écriture au hasard avant de prendre une décision importante pour y trouver la volonté de Dieu, est attesté dans la vie de nombreux saints. Mais il ne saurait remplacer le discernement personnel et le souci de la communauté.

Signets

Jean-Guy Page : Quelques réflexions à propos du récent Synode

Une fois apaisées rumeurs et passions, il importe de saisir la signification du récent Synode. Pour ce faire il faut en dégager les racines — qui sont celles du Concile et de la foi de l'Eglise depuis l'origine —, et en percevoir les orientations : miséricorde, mais aussi appel et exigence de sainteté.

Jacques-Marcel Dubois : "Tout Israël sera sauvé". Réflexions sur le Traité sur les Juifs de Franz Mussner

Exégèse pour l'Église

Manuel Isidro Alves

L'encyclique Divino afflante Spiritu, publiée par Pie XII en 1943, marque une étape décisive dans l'histoire de l'interprétation scientifique des Livres saints. Jusqu'alors paralysé par la crise moderniste, le travail exégétique est reconnu comme une tâche importante pour l'Église et reçoit une incitation vigoureuse, en même temps que sont énoncés quelques principes et techniques méthodologiques d'analyse. La constitution dogmatique de Vatican II sur la Révélation divine consacre cette fonction spécialisée en reconnaissant que « il appartient aux exégètes de s'efforcer de pénétrer et d'exposer plus
profondément le sens de la sainte Ecriture afin que, par leurs études en quelque sorte préparatoires, mûrisse le jugement de l'Église» (Dei Verbum : DV, 12). L'ultime instance de jugement pour l'interprétation de la Bible est l'Église considérée en sa totalité organique et hiérarchisée. Mais l'Église ne peut se passer de l'exégèse, comme elle ne peut se passer de la réflexion théologique1.

Cette doctrine conciliaire offre les choix les plus variés dans son application, en raison de l'absence de convergences méthodologiques entre l'exégèse et l'utilisation théologico-pastorale de la Sainte Écriture. L'exégète, en raison de l'esprit scientifique qui oriente son travail, tend à se situer au niveau de la recherche pure, se libérant de tous les conditionnements extérieurs et faisant abstraction des perspectives et des conséquences théologiques. En outre, l'exégèse actuelle élargit ses horizons au-delà des

 

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1. Cf. W. Kasper, « La fonction de la théologie dans l'Église », Concilium 60 (1970), 47-53 ; R. Schnackenburg, « Die Funktion der Exegese in Theologie und Kirche », in Masstab des Glaubens, Freiburg-Basel-Wien, 1978, 11-36 ; E. Trocmé, « Bible et théologie : une querelle sans fin », RHPR 62 (1982), 219-224.

Jean-Guy Page : Quelques réflexions à propos du récent Synode

Une fois apaisées rumeurs et passions, il importe de saisir la signification du récent Synode. Pour ce faire il faut en dégager les racines — qui sont celles du Concile et de la foi de l'Eglise depuis l'origine —, et en percevoir les orientations : miséricorde, mais aussi appel et exigence de sainteté.

Jacques-Marcel Dubois : "Tout Israël sera sauvé". Réflexions sur le Traité sur les Juifs de Franz Mussner


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