Aux captifs, la libération

«Aller dans la rue les mains nues... » Dans les pas du Christ de l'évangile c'est la réponse de l'église au défi lancé par les pauvres du monde moderne, ces exclus -jeunes ou moins jeunes que nous ne voulons pas voir : un nouveau regard, une nouvelle écoute, puisés aux sources de la prière. Ce cri des pauvres, qui nous renvoie à notre propre misère, n'est-il pas un appel à convertir nos cœurs ?

Pendant des jours personne ne m'envisage — alors je deviens personne — ça se fait tout seul — un mort qu'a l'air vivant — pas gênant. 

Ces « paroles de la rue » sont l'appel des pauvres d'aujourd'hui, auquel s'efforce de répondre le père Patrick Giros, dans le cadre de l'association « Aux captifs la libération¹». Pauvretés nouvelles qui sont surtout celles des jeunes que la prostitution, la drogue, le sida ont exclus du corps social pour les jeter à la rue. C'est là qu'on se détruit, corps et âme, dans la désintégration de la sexualité, la mort donnée par la drogue, la fin du système de séduction sous la menace du sida, l'émiettement culturel qui livre la ville à la barbarie. 

L'Église se doit d'accompagner ces pauvres qu'on ne veut pas voir. Avec le Christ qui va chercher la brebis perdue, il faut aller à la rencontre des gens de la rue. « Porter au coeur de la ville l'Évangile, l'espérance du monde », écrit le père Giros. 

Contre la pitié qui exclut par la protection, contre la révolte qui écrase, « la véritable compassion est possible », affirme-t-il, pour être «avec» les pauvres, en reconnaissant Jésus qui vit en eux. C'est ce dont témoigne ce texte de la  Charte élaboré en mai 1986. 

Pour lire la suite de cet article, vous pouvez télécharger ce numéro, acheter la version papier ou vous abonner pour recevoir tous les numéros!

1. « Aux captifs la libération », équipes d'animation des jeunes de la rue, 8 rue Gît-le-Cœur, 75006 Paris, 01 49 23 89 90 [coordonnées mises à jour en mars 2019].