Cana : signe d’Amour et d’Alliance

Sans nier la spécificité du récit des noces de Cana qu'on ne trouve que dans l'évangile de Jean, l'auteur apporte néanmoins un nouvel éclairage en le rapprochant d'autres récits - différents - tirés des synoptiques et portant sur la présence de l'époux au cours du repas avec les pécheurs et la discussion sur le jeûne avec les Pharisiens et les disciples de Jean-Baptiste. En plaçant sa réflexion sous le signe de l'Amour et de l'Alliance, l'auteur insiste de façon particulièrement éclairante sur la dimension messianique de cet épisode.

Le récit des noces de Cana est sans doute, avec celui de l’aveugle-né et celui de la résurrection de Lazare, l’un des plus célèbres des signes accomplis par Jésus et rapportés dans l’Évangile de Jean. L’attention du lecteur ne peut manquer d’être captivée par chacun de ces grands miracles transmis par Jean, du fait de leur petit nombre, si on les compare avec ceux que nous livrent les synoptiques, mais également du fait de la minutie de la description, de l’attention au détail et de la profondeur théologique déployée à cette occasion par l’évangéliste. Dans cette courte série de miracles, Cana tient une place particulière. C’est le premier miracle accompli par Jésus dans le récit johannique et il intervient immédiatement après l’appel des premiers disciples¹. Il marque le « commencement des signes » (Jean 2, 11) de Jésus. Pour Jean, le signe est une théophanie, « manifestation de la gloire » de Jésus. L’action qui est faite, le miracle qui est accompli permet aux disciples de prendre conscience de la divinité de Jésus et de sa relation à son Père. «Premier » signe ou « commencement »² des signes, le miracle de Cana est donc fondamental : il marque l’introduction du ministère de Jésus qui le conduira à sa glorification, c’est-à-dire à sa Passion, à sa Mort et à sa Résurrection : « Père, l’heure est venue : glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie » (Jean 17, 1). [...]

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1. André quitte Jean le Baptiste (Jean 1, 38) avec un autre disciple et amène son frère Simon à Jésus. Puis c’est l’appel de Philippe et de Nathanaël.

2. Arch, (Archè) possède le double sens de «premier », de «principe », et celui de « commencement», en grec.