On ne peut parler de la formation du prêtre sans accepter le paradoxe du Christ et de l'Eglise. Plutôt que de rationaliser, planifier, contrôler, il importe de laisser sa place à l'initiative de l'Esprit. Les problèmes des communautés nouvelles, des Eglises locales, des charismes, ne peuvent se poser que dans une perspective missionnaire.

1. Questions préliminaires

1.1. Forme et Formation

Tout discours sur la formation des prêtres doit exprimer la forme à laquelle il entend se référer. Ce qu'il faut exprimer avant tout, c'est le rapport entre « formation » et «forme », là où une existence humaine concrète s'offre pour
être formée ministériellement (offrant sa matière vivante, unique, historiquement déterminée et personnalisée) et là où quelques « formateurs » concrets assument — au nom de l'Eglise — la responsabilité de la former.

Les Lineamenta proposés pour préparer le récent Synode actuel des Evêques (1990) ont souligné et répété que le sacerdoce ministériel a pour but de garantir à l'Eglise des hommes qui soient « témoins et dispensateurs du mystère », «serviteurs de la communion dans la Foi de l'Eglise et dans la charité du Christ » et « au service de la mission de l'Eglise pour l'évangélisation du monde ».

Mais dès qu'on met l'accent sur ces trois éléments fondateurs, on voit qu'un sens et une relation imprécis des trois paroles-clefs (« mystère », « communion », « mission ») peuvent non seulement mettre en danger l'intégrité de la « forme » du sacerdoce ministériel, mais, encore plus, engendrer des «formations » tellement différenciées qu'elles pourront être contradictoires. [...]

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