Forme de pensée protestante » et « forme de pensée catholique » ? – Le débat autour d’une théologie christo centrique intégrative et vraiment dialectique

La notion de « forme de pensée » est un instrument méthodologique central de la discussion que Balthasar conduit au sujet de Barth. Il y a accord sur la « christocentrique », mais Balthasar critique l’interprétation moniste et idéaliste qu’en donne Barth. Or on peut aussi se demander, à l’inverse, si la source vive de la pensée de Barth ne provient pas davantage de l’Évangile.

1. Sens et visée de la notion de Denkform

Je suis heureux et honoré d’être convié, comme protestant et comme Suisse, à un dialogue au sujet du très grand livre de Balthasar sur Barth, ces deux géants de la théologie suisse ! Je le suis d’autant plus que mon initiateur à ce dialogue fut mon professeur de dogmatique et de morale à Neuchâtel le pasteur Jean-Louis Leuba, qui fut étudiant de Barth à Bâle en 1936-1937, puis pasteur de l’Église française de Bâle de 1940 à 1954 et ne cessa de discuter avec Barth et Balthasar comme on en trouve des traces directes dans le Barthbuch de Balthasar et indirectes dans L’humanité de Dieu en 1956 (il n’est pas bon d’inverser l’ordre de l’événement et de l’institution, y affirme Barth contre la thèse de Leuba de 1950).

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Mon questionnement initial, lorsque j’ai annoncé cette contribution « protestante » au sujet du livre de Balthasar sur Barth, était le suivant : en quel sens Balthasar parle-t-il de Denkform (forme de pensée) au sujet de Barth ? Et quelles sont les retombées dans son dialogue avec son illustre ami protestant – retombées non seulement pour la comparaison entre différents types de Denkformen (catholique ou protestante, philosophique ou théologique, substantielle ou formelle) [...]

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