À quelles conditions la théologie peut-elle dire Dieu ? Analogie, dialectique sont-elles recevables ? Karl Barth, on le sait, usait du vocabulaire de la dialectique et récusait violemment l’analogia entis. Hans Urs von Balthasar lui répondit à travers toute son œuvre : c’est ce dialogue qui est ici posé, primordial pour toute théologie œcuménique soucieuse de prononcer des mots valides quand nous nous parlons de Dieu.
Éditorial : Serge Landes et Philippe Dockwiller
Thème : Barth et Balthasar
Thierry-Dominique Humbrecht : L’analogie au travail. Son importance en théologie, lorsqu’elle est présente et aussi lorsqu’elle manque
L’analogie se présente comme un instrument de compréhension du réel et d’exposition des degrés de l’être. Elle se trouve donc liée à une métaphysique. Si cette métaphysique est refusée, l’analogie disparaît. Par quoi est-elle remplacée ? La dialectique en tient lieu, avec une fonction équivalente mais radicalement autre dans son inspiration et sa structure. La première concilie, la seconde sépare.
Manfred Lochbrunner : L’incroyable histoire de la genèse du livre de Hans Urs von Balthasar sur Karl Barth
Présentation de la très longue et complexe élaboration de l’ouvrage : pour tous ceux qui s’interrogent sur le dialogue oecuménique, la pré-histoire de ce livre majeur les aidera à mesurer toutes les implications du débat.
Denis Müller : « Forme de pensée protestante » et « forme de pensée catholique » ? – Le débat autour d’une théologie christocentrique intégrative et vraiment dialectique
La notion de « forme de pensée » est un instrument méthodologique central de la discussion que Balthasar conduit au sujet de Barth. Il y a accord sur la « christocentrique », mais Balthasar critique l’interprétation moniste et idéaliste qu’en donne Barth. Or on peut aussi se demander, à l’inverse, si la source vive de la pensée de Barth ne provient pas davantage de l’Évangile.
Peter Henrici : Hans Balthasar et Hans Küng : deux interlocuteurs de Karl Barth
Un autre livre, celui de Hans Küng, se proposait d’offrir une lecture catholique de la théologie de Karl Barth. L’intention de Küng était d’un oecuménisme porté à l’irénisme – au risque, par exemple, de ne pas mesurer exactement le degré de complexité du problème de la justifi cation. Celle de Balthasar n’était pas de mettre en évidence des convergences entre la théologie barthienne et celle des catholiques, mais de comprendre Barth à fond pour pouvoir entrer en dialogue avec lui.
Philippe Dockwiller : Analogia entis et « analogie théâtrale » à l’épreuve de la Dramatique divine
La lecture de La Dramatique divine de Hans Urs von Balthasar invite à utiliser le théâtre comme une ressource pour interpréter la Révélation dans les Écritures, la vie de l’Église et l’histoire du monde. Cette originalité du mode de connaissance promu par Balthasar a pu laisser entendre qu’il existerait une sorte « d’analogie théâtrale » : ce rapport entre la scène et le monde autorise-t-il une interprétation dramaturgique des réalités, et comment ?
Vincent Holzer : Possibilités et limites d’une christologie « a priori » – Hans Urs von Balthasar lecteur de Karl Barth
Il semble que la christologie proposée par Karl Barth soit fondée sur un a priori spéculatif. Balthasar, qui refuse de remonter de la christologie réalisée à une christologie a priori montre que la régulation analogique permet de lire Barth au-delà de cette limite. L’analogie reçue en doctrine catholique pose que, quelle que soit la ressemblance entre le créateur et la créature, la dissemblance est toujours plus grande encore.
Signets
Denise Vincent : Cana Samarie, une pastorale pour couples engagés dans une nouvelle union après un divorce, ou une séparation
Dans l’assurance qu’aucune situation humaine n’est hors de la grâce de Dieu, Cana Samarie invite ceux qu’elle accueille à oser vivre leur situation, non comme une impasse, mais comme un chemin d’approfondissement de la relation au Christ, non pas seul, mais en Église. Il en résulte une approche nouvelle des sacrements, avec la découverte et le choix de vivre régulièrement, pour certains, la « communion de désir ».
Guy Bedouelle : Le manteau de l’ironie – Pour le 5e centenaire de l’Éloge de la Folie, d’Érasme
Écrit par Érasme en une semaine et publié en 1511, l’Éloge de la Folie n’a rien perdu de son piquant et de son actualité. Dénonçant la folie de ce monde, ce petit ouvrage joue sur le paradoxe chrétien qui reconnaît la vraie sagesse dans la folie de la Croix du Christ.
Didier-Marie Golay : Edith Stein : « Le Carmel du Prophète Élie »
Edith Stein, par sa lecture pénétrante de la Règle du Carmel, perçoit la profonde cohérence qu’il y a entre le mode de vie proposé par la Règle et celui du saint prophète Élie. Elle établit ainsi un pont entre le prophète du IXe siècle av. J-C, la Règle donnée au XIIe siècle ap. J-C et Thérèse d’Avila au XVIe siècle. De l’un à l’autre, il s’agit d’une tradition vivante, d’un esprit commun, de la même « vérité ».
Jan-Heiner Tück : Passion de l’Amour À propos du livre du pape, Jésus de Nazareth
Présentation qui montre que Joseph Ratzinger/Benoît XVI, ne négligeant aucun des types possibles d’interprétation herméneutique, nous mène, dans une enquête passionnante qui n’évite aucun sujet controversé, au coeur même de la foi chrétienne, en nous proposant une vision profonde, synthétique et argumentée de la Passion et de la Résurrection du Christ.
Éditorial
Serges Landes et Philippe Dockwiller
Il n’y a jamais eu de lecteur qui, ayant le texte sous les yeux, se soit borné à lire ce qui s’y trouve. Hans-Georg Gadamer, Vérité et Méthode
Car la grandeur et la beauté des créatures font, par analogie, contempler leur Auteur. Sagesse 13,5
Parfois, un effort de lecture plus soutenu est requis pour aborder des thèmes fondamentaux. Le présent cahier aborde en effet une question décisive dans l’histoire de la théologie du XXe siècle, au coeur du dialogue entre Karl Barth et Hans Urs von Balthasar, et tel qu’il a été initié par le lecteur catholique du grand penseur protestant.
Pour abstrait qu’il paraisse, ce débat est au coeur de leur confrontation oecuménique. Loin de tout compromis superficiel, il se noue dans la question la plus initiale qui soit en théologie : à quelles conditions la théologie peut-elle dire Dieu ? Analogie, dialectique sont-elles recevables ? Karl Barth, on le sait, usait du vocabulaire de la dialectique et avait répondu avec le tranchant qui était le sien : « Je tiens l’analogia entis pour l’invention par excellence de l’Antéchrist... 1 »
L’occasion proche d’un tel retour est la traduction (après une attente de plus d’un demi-siècle !) du livre d’Hans Urs von Balthasar Karl Barth. Présentation et interprétation de sa théologie2. Son importance méritait un colloque organisé par la revue Communio, tenu le samedi 3 octobre 2009 à l’Université catholique de Lyon, sous la présidence de Jean-Luc Marion et de Mgr Jean-Pierre Batut. [...]
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1. Dogmatique ecclésiale, I/1/1, Labor & Fides, Genève, 1953, p. XII. Le professeur Denis Müller a précisé le contexte politique de cette phrase dont une bonne part de la virulence s’explique par la manière dont des théologiens allemands compromis avec le nazisme avaient pris à leur compte le terme d’analogia entis.
2. Paris, Cerf, 2008, traduction par Éric Iborra.
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