La place de l’apologétique dans la nouvelle évangélisation

Si la théologie dogmatique s’adresse au croyant qui cherche à comprendre le contenu de sa foi, la théologie fondamentale (qu’on préférera à l’appellation « défensive » d’apologétique) s’adresse à tous : au croyant elle donne des raisons de croire, à l’incroyant elle expose la Révélation comme quelque chose de radicalement nouveau capable d’apporter une réponse à la question du sens qui habite le cœur de tout homme. Les quelques pistes indiquées dans l’article montrent son importance, à la fois culturelle et existentielle, dans la tâche de la nouvelle évangélisation.

Pendant ces cinquante années qui ont suivi le concile Vatican II, la théologie fondamentale, comme toute la théologie en ses différentes spécialisations, s’est entièrement renouvelée. Lacomparaison entre les manuels d’avant le Concile et les textes actuels saute aux yeux et manifeste la grande transformation qui a eu lieu.

Ce ne sont pas seulement les contenus qui ont été traduits de façon plus cohérente avec la culture et la pensée, mais par voie de conséquence, les méthodes ont changé, engendrant une nouvelle façon de concevoir, penser et réfléchir sur cette matière. Cela a produit une incroyable richesse qui a permis une confrontation dépassionnée sur des thèmes qui vont de l’épistémologie à l’histoire, de l’anthropologie aux différentes Grenzfragen qui ont élargi l’horizon de la recherche, jusqu’à parfois aller au-delà du domaine propre de la matière, qui demeure la théologie.

Ce n’est pas ici le lieu de savoir s’il vaut mieux parler de « théologie fondamentale » ou d’apologétique. Si ce dernier terme demeure expressif d’une matière enracinée dans la défense d’elle-même et croisant le fer – de façon polémique – avec les autres, il vaut mieux alors se tenir éloignés d’élucubrations anachroniques. L’expression « théologie fondamentale » s’est imposée face à l’ « apologétique », car elle rend mieux compte de la globalité de la matière, sa matrice théologique et le fait qu’elle est appelée à fournir une épistémologie à toute la théologie. Dans ma recherche et mon enseignement, j’ai toujours voulu distinguer deux moments à l’intérieur de la même discipline : un moment apologétique et un moment dogmatique. [...]

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