Monsieur Hans-Ulrich WEIDEMANN
Il s’est anéanti
-
n°242
Novembre - Décembre
2015 - Page n° 11
L'abaissement volontaire du Christ jusqu' à la mort, qui constitue, avec son élévation dans la gloire, le point central de l'Hymne aux Philippiens, doit être considéré comme la disposition d'esprit à adopter pour tout chrétien vis-à-vis de tous, puisqu'il mène à la vraie liberté. C'est ce que l'auteur tire d'une analyse formelle précise du texte, qu'il replace aussi dans son contexte historique.
"Ayez en vous les dispositions qui sont dans le Christ Jésus » (Philippiens, 2,5). C’est par ces mots que saint Paul introduit ce qu’on appelle l ’hymne christologique de l ’Épître aux Philippiens (Philippiens, 2, 6-11). Si l’on considère les versets précédents (2 , 1- 4), il est clair que l’Apôtre veut que se concrétisent dans sa communauté le respect et le service mutuels. Considérer l’autre comme supérieur à soi, accepter les intérêts d’autrui comme étant les siens propres, cet « état d’esprit » manifesté par un certain comportement correspond pour Paul à « l’être dans le Christ-Jésus ». Dans ce contexte, Paul emploie le mot tapeinophrosunè, attesté seulement au premier siècle de notre ère et employé de manière purement négative par des auteurs comme Flavius Josèphe, Épictète et Plutarque, dans le sens de « soumission ». Avec raison, Wolfgang Schenk s’est élevé contre la traduction du terme, employé bien sûr positivement par Paul, par celui d ’ «humilité ». Paul utilise ce mot parce que l’hymne qui suit dit que Jésus s’est « abaissé lui-même » (2, 8 c). Le lien entre ces termes clef revêt un caractère programmatique. Les Philippiens apprennent concrètement du texte en vers qui va suivre ce qu’ils doivent mettre en pratique, c’est-à-dire la tapeinophrosunè comme une façon d ’avoir l’esprit d ’abaissement.
1. La forme du texte
Ce qu’on appelle « l’hymne christologique de l’Épître aux Philippiens » (2, 6 -11) est un exemple de la manière dont, dans un texte du Nouveau Testament, forme et contenu s’éclairent mutuellement. Aujourd’hui comme hier, il n’existe pas de consensus sur l’auteur du texte cité par Paul dans l ’Épître aux Philippiens, ni sur la manière de caractériser ce texte, étant donné son genre littéraire. Mais il est certain qu’il est construit sur un « parallélisme entre ses différentes parties », même si sa construction exacte laisse le champ, dans certains cas particuliers, à des interprétations différentes. Comme la notion d’ « hymne » est chargée d ’un certain nombre de présupposés à cause de son emploi dans le monde antique, on parle plus volontiers pour Philippiens 2, 6-11 d ’un « psaume christologique » ou plus généralement d’une «louange christologique ». [...]
Pour lire la suite de cet article, vous pouvez acheter ce numéro ou vous abonner pour recevoir tous les numéros!
Prix HT €* | TVA % | Prix TTC* | Stock |
---|---|---|---|
11.75€ | 2.10% | 12.00€ | 27 |
Titre | Prix HT € | TVA % | Prix TTC | Action |
---|---|---|---|---|
Il s’est anéanti - pdf | Gratuit pour tout le monde | Télécharger |