Présence réelle , sacramentalité et Chemin synodal en Allemagne

L’évêque de Passau témoigne de son expérience du Chemin synodal allemand, dont il évalue la méthode à la lumière des normes du débat théologique. On ne peut évaluer les appels à la réforme sans une expérience renouvelée de la présence réelle de Dieu.

Présence réelle, sacramentalité et Chemin synodal en Allemagne

1. Expériences du commencement : un synode à Rome

En octobre 2018, j’ai eu l’occasion de participer au Synode mondial des évêques à Rome, qui s’était réuni sous le titre : « Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel ». De nombreux évêques et supérieurs religieux du monde entier, des conseillers − et surtout des jeunes − ont discuté pendant un mois de la manière dont il est possible aujourd’hui d’être et de vivre l’Église avec les jeunes − et de les accompagner sur le chemin de la vie, de la foi et de la découverte de leur vocation. Le pape François était présent à la plupart des assemblées plénières et a expliqué à plusieurs reprises comment il comprenait la synodalité.

Il était important pour lui, lors des séances plénières, qu’un silence de trois minutes soit observé après chaque série de cinq interventions de quatre minutes. Nous devrions apprendre avec lui à devenir des auditeurs. Selon le pape, l’écoute n’est pas seulement une capacité naturelle, l’écoute est aussi une notion théologique, car selon l’Écriture, Dieu entend les plaintes de son peuple. Le pape a également souligné les points suivants : l’assemblée synodale est un espace protégé. Seuls les représentants de Radio Vatican étaient présents en tant que médias, tous les autres journalistes du monde entier ont été informés lors de conférences de presse après les différentes étapes de l’assemblée. L’« espace protégé » était important pour le pape parce que chacun devait avoir l’occasion de dire librement ce qui lui tenait à cœur. Et ce, dans la mesure du possible, sans viser l’approbation ou les majorités ou les médias, sans calcul politique, sans tactique. Pourquoi ? Parce que, selon le pape, ce n’est qu’ainsi que le Saint-Esprit peut agir et guider. Il peut ainsi agir de manière à créer une communauté à l’écoute, dans laquelle l’un perçoit l’autre avec bienveillance, une communauté qui peut s’exercer au discernement ; qui peut avancer vers l’unanimité, parce qu’elle se laisse guider par l’Esprit qui est amour et qui pousse à l’unité. Un synode, comme le dit le pape à plusieurs reprises et de manière très claire, n’est pas un parlement. La synodalité n’est justement pas de la politique !

En outre, le pape a toujours souligné que lui-même, dans son ministère, est un principe unificateur : Sub petro et cum petro. En fin de compte, la...

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