Représenter le Christ époux - Pourquoi il est approprié que l'Eglise catholique n'ordonne prêtres que des hommes

L’ordination des femmes est l’une des questions débattues à l’intérieur du Chemin synodal allemand : mais le réalisme de l’Incarnation et la logique de la représentation sacramentelle obligent à prendre au sérieux la masculinité du Christ-Époux.

Représenter le Christ Époux Pourquoi il convient que l’Église catholique n’ordonne prêtres que des hommes ¹

 Les arguments en faveur de l’exclusion des femmes du ministère presbytéral passent généralement pour faibles. Pourtant, depuis le concile Vatican II, les papes, de Paul VI à François, en passant par Jean-Paul II et Benoît XVI, ont affirmé fortement que l’accès au ministère presbytéral est réservé aux hommes. Quant à savoir si c’est à tort ou à raison, cette question est toujours violemment disputée. Les uns dénoncent un cléricalisme patriarcal et exigent l’égalité des sexes dans l’Église ; les autres se prévalent du caractère définitif de la décision pontificale, voire signalent une « jalousie quant à l’ordination 2 » (Anna Mirijam Kaschner) chez des femmes avides de pouvoir. Si l’on veut éviter une polarisation supplémentaire du discours sur la réforme de l’Église et faire avancer la compréhension, cela n’est possible qu’en prenant à chaque fois connaissance de l’autre parti.

Arguments en faveur de l’ordination des femmes

Quels arguments parlent en faveur de l’ordination des femmes ? Dans les sociétés modernes, l’égalité des droits est constitutionnellement garantie et elle a aujourd’hui progressé dans tous les domaines de la vie. L’armée et la police elles-mêmes qui, dans le monde professionnel, ont longtemps été des domaines masculins, offrent des carrières aux femmes – pourquoi cela ne serait-il pas possible dans l’Église catholique, d’autant plus que tous ont accès aux mêmes qualifications théologiques ? Le pape Jean XXIII avait déjà qualifié la question féminine de « signe des temps ». Un rapide aperçu œcuménique montre...

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1 Une première version de ce texte, publiée en 2021 dans le Herder Korrespondenz, (“Was spricht gegen die Pries- terweihe für Frauen ? : Den Bräutigam darstellen”, Herder Korrespondenz, 1/ 2021, p. 21-25) a donné lieu, dans le contexte du Chemin synodal allemand, à un vif débat entre les théologiens de langue allemande. L’auteur propose ici une version plus développée de son propos. 2 Benjamin LEVEN, “Ich muss mich als Frau nicht behaupten”. Ein Interview mit der Generalsekretärin der Nordischen Bischofskonferenz, Anna Mirijam Kaschner, in : HerKorr 4/2020, 15-17, ici 16 : « Avec le mot “jalousie quant à l’ordination”, je voudrais décrire une tendance que j’observe dans l’Église allemande : ne regarder les femmes qu’au travers de ce qu’elles ne peuvent pas avoir, au lieu d’uti...