Eloge du sermon - Le premier violon et la dernière bougie

Le sermon de la messe dominicale est « lieu théologique » par excellence : la Parole y rejoint l'action liturgique et introduit à la vie mystique en développant l' « instinct de foi » de toute l'église - la simplicité imagée d'une parabole peut faire entrer dans le chœur de la louange cosmique.

Depuis l'âge de cinq ans, je ne me souviens pas d'avoir manqué la messe du dimanche sinon une seule fois. Cela représente donc, depuis que j'ai pu saisir un peu le sens des prédications que j'entendais, au moins deux mille sept cent cinquante sermons... sans compter ceux que j'ai prêchés moi-même. De combien parmi ces trois mille sermons ai-je gardé un souvenir ? En cherchant bien : trois, quatre, cinq peut-être ? Et pourtant c'est là que ma foi a trouvé réconfort, nourriture, vérité. Comment faire l'éloge du sermon ? Je suis juge et partie. Je devrais être accablé : à quoi bon ces trois mille sermons, si je ne me souviens que de trois ou quatre d'entre eux ? Et cependant si vous me demandiez ce qui me tient le plus à coeur dans ma vie sacerdotale, je vous dirai que, parmi les instants les plus précieux, il y a certainement ceux de chaque jour où m'arrive comme responsable le courrier de la Messe-Radio. Je l'ai souvent dit, il donne une extraordinaire image de l'Église. Il ouvré sur la vie la plus réelle, la plus courageuse, la plus simple, la plus assoiffée d'espérance qui soit : celle de l'Église invisible, non pas celle des professeurs, mais l'Église réelle. Et cela à cause d'un sermon... Depuis des années, le courrier oscille de quarante ou cinquante lettres jusqu'à trois mille demandes de sermon chaque semaine. Ainsi 30 à 40.000 lettres arrivent chaque année. Or je constate que les chrétiens ne se trompent pas. Ce baromètre du courrier est peut-être insuffisant, mais qu'il est réel ! C'est pour moi la preuve vivante qui me permet de vérifier, au-delà des impressions ou des abstractions, la force de l'instinct de foi dont parle saint Thomas d'Aquin. Il y a en nous tous cette [...]

Pour lire la suite de cet article, vous pouvez télécharger gratuitement ce numéro, acheter la version papier ou vous abonner pour recevoir tous les numéros!