Droit d'ingérence ou droit d'assistance humanitaire ?

Sylvie BUKHARI
La guerre - n°114 Juillet - Aout 1994 - Page n° 55

Les victimes ont le droit d'être secourues. Corrélativement, ceux qui peuvent leur porter secours ont le devoir de le faire. A l'ambiguïté du droit d'ingérence, il faut substituer la simplicité du devoir d'assistance. C'est ce devoir qui, en s'opposant à la guerre sans pour autant faire prendre parti dans le conflit, prépare la paix.

La guerre est le phénomène social le plus constant. Dès qu'un État souverain naît, il s'arroge le droit de faire la guerre, et se donne le monopole de la force puisque sa principale mission est d'assurer la sécurité de ses ressortissants. Mais très vite apparaît l'interrogation suivante : cet État a-t-il vraiment le droit de faire la guerre ? Conduit-il une guerre juste ? Mais qu'est-ce qu'une guerre juste ? Dans toute guerre, chacun des belligérants est convaincu de la justesse du combat qu'il mène. Mais l'idée de guerre juste exige la proportionnalité de l'action au but et aux moyens utilisés par l'adversaire. En d'autres termes, la fin justifie-t-elle les moyens ? Une cause juste peut-elle, doit-elle utiliser tous les instruments à sa disposition ou, au contraire, son caractère juste requiert-il de sa part des limites dans la conduite de la guerre et notamment le respect des lois internationales de la guerre ? [...]

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