M. Olivier CHALINE
La guerre
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n°114
Juillet - Aout
1994 - Page n° 89
La casuistique vaut mieux que sa réputation : sa tâche n'est-elle pas de traduire les commandements de Dieu dans l'activité humaine en disant ce qui est permis et ce qui ne l'est pas ? La réflexion des XVIe et XVIIè siècles n'a pas perdu tout intérêt pour nous, d'autant plus que les nouveaux types d'engagements militaires rendent utile une casuistique.
Si parler de la guerre dans une revue catholique risque de surprendre, traiter de la casuistique de la guerre a tout pour indisposer le lecteur, même de bonne volonté. La casuistique a fort mauvaise presse et on ne la connaît en général que par les sarcasmes de Pascal dans les Provinciales. On s'attend à une pléiade de jésuites retors prêts à légitimer les actions les moins évangéliques. C'est oublier que la Compagnie de Jésus n'eut pas le monopole de la casuistique, et surtout méconnaître une activité qui connut un extrême développement aux XVIe et XVIIe siècles. Elle a pour fin de résoudre des cas de conscience, ce qui lui vaut d'être immédiatement pratique. Elle vise à traduire dans l'activité parfois quotidienne les commandements de l'Évangile en déterminant ce qui est permis et ce qui ne l'est pas. Elle tend donc à aider et non à alourdir, à conseiller et non à donner carte blanche. Par nature, elle est arborescente, non seulement parce que les casuistes ne sont pas unanimes, mais aussi parce que la complexité croissante des cas rend la décision plus discutable.
La guerre occupe une place de choix dans l'activité des casuistes, notamment aux XVIe et XVIIe siècles. Leur réflexion est contemporaine de l'élaboration d'un droit international par Vitoria, Suarez ou Grotius. Elle ne peut en être séparée, car Vitoria et Suarez écrivirent aussi sur la casuistique de la guerre. [...]
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