Le mystère de la Croix dans la mission de l'Église

Sous le signe du risque, de la gratitude et des Pères de l'Église.

Je me sens obligé, en guise d'introduction, de faire mémoire, après bien d'autres, de ce que j'ai reçu du père Le Guillou et de sa manière personnelle, irremplaçable d'initier à la recherche théologique par le dedans, par la foi vive et souvent éprouvée, par cette intelligence du coeur qui ouvre sur le mystère et sur le Don de Dieu en Jésus, le Seigneur, par l'Esprit, qui illumine, dans l'Église, ce signe sensible, ce sacrement du Dieu vivant parmi nous. 

Ce qui m'a fasciné d'emblée, quand j'ai rencontré, écouté et lu le père Le Guillou, c'est sa passion évidente, contenue, mais visible, pour la révélation du Dieu de Jésus-Christ. Je commençais alors mes études de théologie à l'Institut catholique de Paris, peu avant cette année fatidique qu'est l'année 1968. Je souffrais, comme d'autres, de ce que je ressentais comme une tentation ou une menace : celle d'une dissociation progressive entre le travail de l'intelligence, en quête de ses raisons de croire, et la réalité de l'expérience chrétienne,  et aussi de l'expérience pastorale, d'autant plus que je me préparais à devenir prêtre [...]

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* Ce texte est celui d'une conférence faite à Paris le 30 décembre 1993, dans le cadre du colloque consacré à la pensée et à l'oeuvre du père Marie-Joseph Le Guillou.