Tous font en toi leur demeure" . Regards sur Jérusalem

Jean-michel POFFET
L’entrée du Christ à Jérusalem - n°201 Janvier - Février 2009 - Page n° 93

Comment expliquer la tension que connaît Jérusalem entre sa vocation à l'universalité et les affrontements entre les diverses communautés qui ne cessent de la déchirer ? Faute de prendre en compte l'histoire et la portée symbolique des lieux auxquels sont attachés ceux qui en tirent leur identité, on ne peut aboutir à un statut de la ville qui satisfasse à la fois chacune des grandes religions et chacun des deux peuples qui la revendiquent.

À Jérusalem, identités et appartenances, religions et cultures se mêlent et se confrontent, chacun revendiquant la cité ou une part de celle-ci comme faisant partie – et à jamais – de son héritage le plus cher : juifs, chrétiens (orthodoxes, latins et protestants), musulmans, israéliens, palestiniens, une cité pour deux peuples et trois religions. L’auteur d’un psaume va au-delà et fait de Jérusalem la patrie de tout homme :

« Sa fondation sur les montagnes saintes, Yahvé la chérit, préférant les portes de Sion à toute demeure de Jacob. Il parle de toi pour ta gloire, cité de Dieu. Je compte Rahab et Babylone parmi ceux qui me connaissent, voyez Tyr, la Philistie ou l’Éthiopie, un tel y est né. Mais de Sion l’on dira “Tout homme y est né” et celui qui l’affermit, c’est le Très-Haut. Yahvé inscrit au registre des peuples “Un tel y est né”, et les princes, comme les enfants. Tous font en toi leur demeure. » (Psaumes 87).

Tous font en toi leur demeure : cette vocation à l’universalité s’inscrit donc au coeur même de la cité sainte, transcription dans l’histoire des hommes des dimensions universelles du dessein d’un Dieu ami des hommes. Pourtant, ici comme dans l’histoire des personnes et des peuples, la distance s’avère parfois grande entre l’appel et sa mise en oeuvre. La vocation de Jérusalem à l’universalité semble radicalement contredite par les guerres, les affrontements, voire par les revendications intempestives des uns et des autres, au plan politique comme au plan religieux : il n’y a qu’à songer à la délicate mise sur pied du « statu quo » qui, depuis 1852, règle au détail près, la cohabitation entre les  différentes confessions au Saint Sépulcre, les horaires liturgiques, le parcours des processions, les droits et devoirs des différentes communautés. [...]

 

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