Le Priant des Psaumes

Les 150 psaumes constituent le trésor de la prière d'Israël, peuple de l'Alliance. La richesse humaine des prières du Psautier mérite d'être recueillie avec attention en tenant compte des différents genres littéraires. C'est cette attention qui permet la lecture christologique et ecclésiale la plus riche de sens.

Les 150 psaumes forment ensemble « le recueil officiel des chants cultuels d’Israël¹ ». C’est assez dire que même les psaumes les plus individuels en apparence ne peuvent pas être séparés d’une collectivité qui les a portés au fil des siècles, et qui, selon les thèmes abordés, s’est plus ou moins identifiée avec le peuple entier. Un psaume de confiance écrit en première personne peut être assimilé par une assemblée priante. Un psaume de détresse où le psalmiste est rejeté par le peuple peut convenir à un groupe persécuté par ses proches. Et une entrée liturgique au Temple concerne tout autant l’individu que le peuple dans sa préparation spirituelle à rencontrer Dieu. Vu la richesse humaine du Psautier, chargé d’expérience, on ne doit pas s’étonner que les genres littéraires se mêlent assez souvent au sein d’un même psaume. Pour autant, certains de ces chants priants représentent mieux que d’autres ces différents genres. Parmi les innombrables commentateurs des Psaumes, il faut sans doute reconnaître à H. Gunkel (1862-1932) le mérite d’avoir identifié un nombre restreint de genres littéraires, au total onze². D’autres (p.10) exégètes ont allongé la liste.  [...]

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1. Nous empruntons cette expression à E. Beaucamp, art. Le Psautier, in Psaumes II, Le Psautier, DBS IX 1979 (125-206) 126.

2.Nous suivons cette approche du Psautier. Elle a été reprise par L. Alonso-Schökel, I Salmi, 2 vol., Roma, Borla, 1991-1992, vol. I, p.100. Ce commentaire est fondé sur la sémantique hébraïque et sur la composition du texte hébreu des Psaumes.