Emilio BRITO
Les communautés dans l'Eglise
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n°10
Mars - Avril
1977 - Page n° 84
En complément aux développements donnés par le numéro II-1 de Communio : « Jésus, né du père avant tous les siècles », particulièrement par les textes de K. Reinhardt et W. Loser, nous donnons ici la présentation, par son auteur, d'une thèse récente et remarquée de christologie. Sa technicité et la précision de son propos, que seuls comprendront les spécialistes, conviennent mal, sans doute, à l'intention générale de clarté et d'édification que Communio tente de suivre. Ce n'est pourtant pas sans raison que nous admettons une entorse exceptionnelle à ce principe; d'abord parce que l'esquisse d'un modèle hégelien organise de façon remarquablement suggestive l'ensemble touffu des christologies contemporaines publiées en langue allemande; ensuite parce qu'il nous a semblé parfaitement normal de faire bénéficier de l'internationalité de Communio un membre de l'Église cubaine, qui a droit à notre soutien fraternel (N.d.I.R.).
Le recours à Hegel ne compromet pas nécessairement l'équilibre et la justesse d'une christologie catholique. Il permet parfois de situer les tentatives contemporaines, et d'en mesurer certaines insuffisances. Mais aussi, c'est le modèle hégelien lui-même qui, à la fin, devient contestable.
La première page, 84, est jointe.
DANS l'optique de Hegel, il est possible de situer les christologies actuelles sur trois registres (1), ceux mêmes qu'exploite la christologie hégélienne 12) : la perspective historique des Leçons sur la Philosophie de la Religion, la perspective subjective de la Phénoménologie de l'Esprit, et la « perspective » absolue de l'Encyclopédie des Sciences Philosophiques. Comme la vision absolue
(1) Nous ne pouvons faire ici qu'une présentation cursive de notre thème. On trouvera une argumentation plus détaillée, avec justifications textuelles, dans notre thèse de doctorat en théologie, La Cristologia de Hegel, Université Catholique de Louvain, 1976.
(2) On n'ignore pas que Hegel, théologien de formation, a élaboré toute une dogmatique. Les premiers, A. Chapelle, C. Bruaire et A. Léonard nous ont appris à connaître son exigence rationnelle et son ampleur systématique.
(Encyclopédie) épuise tant le calvaire de la liberté (Phénoménologie) que la promesse de l'histoire (Leçons), elle offre une clé de lecture d'une rigueur et d'une puissance auxquelles, en principe, rien n'échappe (même du seul point de vue spéculatif) : il suffira de l'appliquer aux divers essais christologiques pour en découvrir la justification momentanée, comme la déficience absolue.
Christologies subjectives (R. Bultmann, K. Rahner) ou le point de vue de la Phénoménologie.
Voyons d'abord, dans l'orbite de la Phénoménologie (3), la christologie
(3) Commandée par le deuxième syllogisme de la philosophie : Encyclopédie, § 576.
(p.84) marquée par le mouvement réflexif de la conscience de soi. De ce type, la christologie de Bultmann (4) fournit l'exemple le plus important parmi les christologies protestantes. Son mouvement se situe à l'intérieur de l'autocompréhension croyante qui se déprend de toute expression objectivante, afin d'être eschatologiquement clarifiée par sa référence au kérygme ; celui-ci est entendu comme l'expression d'une compréhension de l'existence humaine, expression qui reste aussi pour l'homme d'aujourd'hui une possibilité de son autocompréhension.
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