L’analogie au travail. Son importance en théologie, lorsqu’elle est présente et aussi lorsqu’elle manque

R. P. Thierry-Dominique HUMBRECHT
Barth et Balthasar - n°215 Mai - Juin 2011 - Page n° 11

L’analogie se présente comme un instrument de compréhension du réel et d’exposition des degrés de l’être. Elle se trouve donc liée à une métaphysique. Si cette métaphysique est refusée, l’analogie disparaît. Par quoi est-elle remplacée ? La dialectique en tient lieu, avec une fonction équivalente mais radicalement autre dans son inspiration et sa structure. La première concilie, la seconde sépare.

 

L’analogie est un instrument né en poétique, et qui reste marqué par cette origine. L’analogie sert à transposer une réalité dans une autre. Cette transposition est non seulement graduelle, affectée de plus et de moins, mais elle est aussi déclarée légitime ou illégitime, vraie ou imaginative : propre ou impropre. Le goût atavique de l’analogie pour la métaphore ne cesse de percer, malgré les efforts d’Albert le Grand et de Thomas d’Aquin pour l’infl échir défi nitivement, après Boèce et Augustin, vers le discours propre, transposition vraie, même si imparfaite. L’histoire de l’analogie reste marquée de ce combat d’infl uence entre métaphore (le discours impropre) et métaphysique (le discours propre).

Mais le problème qui nous occupe voudrait se situer ailleurs : l’analogie est-elle un instrument d’extension de sens ? Si oui, de quelle façon l’étend-elle ? Permet-elle de dire, au sommet de ses capacités et appuyée sur une métaphysique de la participation, beaucoup sur l’être et un peu sur Dieu, les deux fois en vérité ? Ou bien échoue-t-elle et, si c’est le cas, son repli sur son usage métaphorique n’est-il pas un constat d’échec ? D’autant qu’il semble y avoir des domaines flottants : Dieu est-il affecté, non seulement de l’être et de l’amour, mais aussi d’un coefficient d’érotisme, de faiblesse, de souffrance, d’humilité, d’anéantissement ? Sur quel pied danse-t-on quand on énonce tout cela ? Dit-on quelque chose de vrai, ou bien ce discours est-il seulement dû à notre manière de parler ?

L’analogie ne cesse d’être convoquée, même aujourd’hui où, lorsqu’on a pris ses distances avec Thomas d’Aquin, on semble avoir fait son deuil de ce qu’elle est et de ce qu’elle représente. [...] 

 

 

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