Prof. Dr. Christian STOLL
L'Eglise une
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n°236
Novembre - Décembre
2014 - Page n° 103
Le service de Pierre est décrit par l’Écriture avec une précision souvent négligée. Selon Balthasar, cette figure dessine un type qui garde valeur permanente, coextensif à l’Église de la même manière que son principe marial. Le fiat marial et le primat de Pierre et de ses successeurs renvoient l’un à l’autre et sont tous deux englobants pour la vie de l’Église. Car la seule préséance qui vaille est celle de l’amour, qui ne saurait se confondre avec des affects étrangers à la foi.
Reprenons à nouveaux frais un livre paru pour la première fois il y a 40 ans1. Hans Urs von Balthasar y pose la question de la place du pape dans l’Église catholique. Comment le théologien répond-il à une question comme celle-ci ? Dans ce livre, il ne se préoccupe pas de ce que les médias racontent sur la personne du pape d’alors ; il ne s’interroge pas non plus sur son poids dans la politique mondiale ; et enfin, il ne s’inscrit pas dans la lignée des commentateurs qui cherchent à voir dans le pape soit un conservateur soit au contraire un réformateur. Le théologien répond par la théologie, ce qui veut dire aussi, en catholique, d’abord par la Bible.
Le Pierre du Nouveau Testament
La Bible ne parle pas du pape : elle parle de Pierre, des spécificités de sa relation avec Jésus et de sa place visiblement distincte parmi les Apôtres. Balthasar s’interroge avec un grand sérieux sur le fondement biblique du service de Pierre. Il n’a pas l’intention, à la manière des manuels néoscolastiques, de produire simplement « la preuve écrite » du primat du pape, ni non plus, comme Rudolph Sohm, de faire un sort à l’ecclésiologie et à, la théologie des ministères en recourant à un « christianisme primitif » encore à l’abri de la juridicisation. Il veut savoir comment le Nouveau Testament montre Pierre et se fier à son témoignage.
Pour Balthasar, le Pierre de la Bible est pleinement muni d’une autorité et d’un mandat, au point que même dix-huit siècles plus tard, il ne trouve pas qu’on soit allé trop loin en cette matière. Le concile Vatican I ne fait que dire ce que dit la Bible, même si c’est de façon ponctuelle et même s’il a fallu attendre Vatican II pour que cet aspect soit correctement mis en lumière [...]
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1 Hans Urs von Balthasar, Der antirömische Affekt. Wie läßt sich das Papsttum in der Gesamtkirche integrieren ?, 2e édition, Einsiedeln, 1989 [1re édition : 1974]. En français : Le Complexe antiromain : essai sur les structures ecclésiales, traduction de Soeur Willibrorda, osb., Apostolat des éditions/éditions Paulines, 1976, Médiaspaul, 19992. Les traductions des passages cités, ici proposées, sont de mon fait ; les numéros de pages renvoient à l’édition allemande [NdT]
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