La synodalité entre désir et réalité – Une contribution orthodoxe

Prof.Dr Ioan MOGA
L'Eglise une - n°236 Novembre - Décembre 2014 - Page n° 67

Un aspect essentiel du dialogue catholique-orthodoxe repose sur la recherche d’une réciprocité entre les notions de primauté et de synodalité. Afin de mener à bien ce dialogue dans une compréhension et un enrichissement mutuels, l’auteur propose d’approfondir les fondements théologiques et anthropologiques de la synodalité, et montre pourquoi il convient de trouver un équilibre entre l’unité de l’Église et l’autonomie des communautés locales et des personnes. La pratique de la synodalité telle qu’elle est vécue actuellement au sein de l’orthodoxie représente, selon l’auteur, un exemple intéressant d’un tel équilibre.


Examen de l’alternative : « Synodalité » ou « Primauté » : et après ?

Au moins depuis le célèbre document de Ravenne (qui fut adopté par la commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Église catholique romaine et l’Église orthodoxe le 13 octobre 20071), un consensus fondamental devait s’établir dans le dialogue catholique-orthodoxe, sur le fait que – pour le formuler très simplement – l’Église catholique romaine devrait acquérir plus de « synodalité » et que l’Église orthodoxe, au niveau universel, devrait renforcer sa constitution synodale par une plus grande compréhension de la « primauté ». Le document de Ravenne, en bonne continuité avec un canon de l’Église ancienne (34e canon apostolique), proposait l’expression suivante « Primauté et conciliarité sont réciproquement interdépendantes. Pour cette raison la primauté aux différents niveaux de la vie de l’Église, locale, régionale et universelle, doit toujours être vue dans le contexte de la conciliarité et, de même, la conciliarité dans le contexte de la primauté2. » La voie royale (une via media ecclésiologique ?) semble avoir été trouvée. Son interprétation (non seulement actuelle, mais depuis les premiers siècles, comme le document de Ravenne en établit la réalité3) et encore bien plus son application, représentent le défi véritable. Car quel est le critère pour atteindre avec succès cette « dépendance mutuelle » entre primauté et synodalité ? Y a-t-il à ce sujet un point de référence au-delà des limites préconçues des thèses, herméneutiques ou même magistérielles (dans le cas de l’Église catholique romaine) par lesquelles chacune des deux Églises justifie sa propre tradition ? Et qu’en est-il lorsque l’élaboration dogmatique d’un principe (comme le dogme de l’infaillibilité) exclut en [...]

 

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 1 Voir Conséquences ecclésiologiques et canoniques de la nature sacramentelle de l‘Église : communion ecclésiale, conciliarité et autorité, Ravenne 13 Octobre 2007.

2 Idem, 844.

3 Idem.


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