William C. HACKETT
Il s’est anéanti
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n°242
Novembre - Décembre
2015 - Page n° 83
La relation intellectuelle la plus appropriée à Dieu est l’invocation personnelle, toutefois, la théologie doit penser à et parler de Dieu à la troisième personne. Saint Cyrille d’Alexandrie surmonte cette difficulté intrinsèque du discours théologique en discernant les implications de la rencontre de la foi avec le Chris, “l’image invisible de Dieu” dans l’Écriture et la liturgie, pour la rationalité humaine. À travers l’examen de sa christologie “ kénotique”, cet article voudrait comprendre le cheminement exemplaire de saint Cyrille et le recommander à la théologie d’aujourd’hui et de demain.
Il y a bien plus dans la théologie patristique qu’une question de vocabulaire. Elle nous fait accéder à toute une façon de penser le rapport de ce monde et des choses de ce monde avec le monde à venir. Dom Gregory Dix
C’est un lieu commun de dire, surtout du point de vue patristique, qu’il faut faire l’expérience du christianisme pour le comprendre. Pour les croyants, cette expérience a lieu avant tout dans l’acte liturgique de l’Eucharistie : penser à Dieu ne peut être que le résultat d’une rencontre vécue avec Dieu. La théo-logie est enracinée dans la doxa-logie. On connaît la fameuse distinction de Bultmann : les êtres humains peuvent bien recevoir l’autorisation divine de parler de la part de Dieu (von Gott), mais comme la pensée théorique objectifie forcément ce qu’elle pense, ils excèdent inévitablement leur autorité quand ils parlent de Dieu (über Gott1) . À une époque de ratiocination exacerbée comme la nôtre, il est plus important que jamais de rappeler les exigences particulières d’une parole chrétienne au sujet de Dieu. Cet article voudrait montrer que ce n’est pas cependant un problème nouveau. On le trouve par exemple dans la « christologie sacrificielle » de Cyrille d’Alexandrie.
Voici la substance des trois temps essentiels de notre démarche :
1) Pour Cyrille, la théologie — l’exploration par l’intelligence humaine de la révélation de la gloire divine — a pour première condition une participation à l’acte sacrificiel d’auto-exégèse divine qu’est la liturgie de l’Église.
2) La christologie de Cyrille est fondée sur une « réduction » eucharistique inaugurant un type de vision dont les points centraux sont l’in/corporation et la kénose. [...]
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1 Voir Rudolph Bultmann, „Welchen Sinn hat es, von Gott zu reden ? “ (1925) [Quel sens cela a-t-il de parler de Dieu ?] in Glauben und Verstehen 1 : Gesammelte Aufsätze, Tubingen : J. C. B. Mohr, 1933, 26-37.
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