Pierre GERVAIS
Imaginer les fins dernières
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n°260
Novembre - Décembre
2018 - Page n° 121
Autrefois familier des chrétiens par les tympans et les peintures des églises, le Jugement dernier est devenu problématique pour nos contemporains. Pour préserver ce que cette représentation de la fin a d’essentiel, il importe de ne pas la couper des autres figures eschatologiques que sont le Serviteur Souffrant et le Fils de l’Homme. Également de rappeler combien le pardon divin, privé du jugement, perd toute consistance propre.
Une notion nécessaire et problématique
Le Jugement dernier mène à son accomplissement l’oeuvre de salut accomplie par le Christ en sa mort et résurrection. À sa première venue à la plénitude des temps répond, du terme même de l’histoire, cette seconde venue qui, tout en en embrassant le cours entier du temps, prendra la forme d’un jugement : « Il viendra juger les vivants et les morts ».
Le salut acquis en sa personne sur la Croix devient dès lors salut offert en partage à tous les hommes de tous les temps : « les vivants et les morts ». La christologie avait pour objet le Christ dans les mystères de sa vie terrestre, impliquant un acte de foi en sa personne. L’eschatologie, quant à elle, rend compte de l’espérance suscitée par l’attente de sa venue à la fin des temps. « Notre salut est l’objet de notre espérance » , écrivait saint Paul. « Voir ce qu’on espère, comment pourrait-on l’espérer encore. Mais espérer ce que nous ne voyons pas, c’est l’attendre avec constance » (Romains 6,24-25). L’espérance transporte ainsi dans
le domaine des fins dernières.
La prédication du Jugement dernier fait partie du kérygme de l’Église primitive au même titre que la proclamation de la mort et de la résurrection du Christ :
« Lui qu’ils sont allés jusqu’à faire mourir en le suspendant au gibet, Dieu l’a ressuscité le troisième jour et lui a donné de se manifester, non pas à tout le peuple, mais aux témoins que Dieu avait choisis d’avance, à nous qui avons mangé et bu avec lui après sa résurrection d’entre les morts, et il nous a enjoint de prêcher au Peuple et d’attester qu’il est, lui, le juge établi par Dieu pour les vivants et les morts » (Actes 10,42 ; voir Actes 17,3 ; 2 Timothée 4,1).
Cette prédication définit le temps de l’Église comme celui de l’attente et de la conversion :
« Or voici que, fermant les yeux sur l’ignorance, Dieu fait maintenant savoir aux hommes d’avoir tous et partout à se repentir, parce qu’il a fixé un jour pour juger l’univers avec justice par un homme qu’il a destiné, offrant à tous une garantie en le ressuscitant des morts » (Actes 17,30-31).[...]
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