Les frontières
-
n°266
Novembre - Décembre
2019 - Page n° 104
Communio est heureuse de publier, pour la première fois en français, une lettre échangée à la fin de la Seconde Guerre mondiale entre Giorgio La Pira (1904-1977) et Mgr Giovanni Battista Montini (1897-1978). Les deux hommes se sont rencontrés quand l’un était encore étudiant en droit et que l’autre était encore aumônier national de l’importante Fédération des Universitaires Catholiques Italiens (la FUCI). De cette amitié entre le futur « saint maire » démocrate- chrétien de Florence, déclaré vénérable par le Pape François en juillet 2018, et le futur saint Paul VI, canonisé en octobre de la même année, témoigne une abondante correspondance de plus de mille lettres, qui sont autant de signes que la communion des saints peut être aussi postale et interrogative.
La correspondance entre La Pira et Montini a été publiée de manière successive. En 2015, ce sont les lettres du temps du pontificat de Paul VI qui ont été éditées par A. Riccardi et A. D’Angelo sous le titre : Giorgio La Pira, Abbattere muri, costruire ponti. Lettere a Paolo VI. En 2019, ce sont celles de la période antérieure (1930-1963) qui ont été éditées en un volume intitulé : Giorgio La Pira – G.-B. Montini, « Scrivo all’amico », Carteggio (1930-1963), sous la direction de Maria Chiara Rioli et Giuseppe Emiliano Bonura. L’essentiel de ce volume comprend cependant des lettres échangées entre 1951 et 1963 – à l’exception d’une brève lettre de 1930 et de la lettre – ici traduite – rédigée en 1944.
Cette lettre témoigne d’un moment de crise de la politique italienne et d’un moment de recherche de la pensée politique chrétienne. La Pira est alors professeur de droit à l’Université de Florence ; Montini est alors substitut aux affaires ordinaires de la Secrétairerie d’État, dirigée jusqu’à son décès en août 1944 par le cardinal Luigi Maglione. L’arrière-plan politique de l’Italie de la période explique sans doute les indéterminations de la lettre de La Pira. Rome est bombardée en juillet 1943 ; la ville est déclarée « ouverte », avant d’être prise par les Allemands (septembre 1943) et reprise par les Alliés en juin 1944. En 1943, exit donc Mussolini de la capitale de l’Italie, mais la maison de Savoie est affaiblie par sa proximité avec le fascisme et par le renforcement de l’idéal démocratique du fait des victoires alliées. Reprenant, entre autres, les perspectives du philosophe Jacques Maritain (Christianisme
et démocratie, 1943), Pie XII, dans son discours de Noël 1944, évoque à son tour la légitimité d’une « vraie et saine démocratie ». [...]
Pour lire la suite de cet article, vous pouvez acheter ce numéro ou vous abonner pour recevoir tous les numéros!
Prix HT €* | TVA % | Prix TTC* | Stock |
---|---|---|---|
13.71€ | 2.10% | 14.00€ | 44 |
Titre | Prix HT € | TVA % | Prix TTC | Action |
---|---|---|---|---|
Les frontières - pdf | Gratuit pour tout le monde | Télécharger |