L'homme et son corps vécu

Gisela PANKOW
La fidélité - n°4 Mars - Avril 1976 - Page n° 32

Intégration

Fidélité ou fixation aliénante

Les malades psychiatriques ont le le droit d'avoir un corps à eux!

La première page, 32, est jointe.

Introduction

Notre vie moderne est pleine de paradoxes. Non seulement l'homme a été capable de décrire et de saisir, à l'aide de formules, le monde de la physique par exemple, mais, en conquérant l'espace, il a même eu le courage d'en respecter les lois. La puissance extrême que la technique lui a donnée peut ainsi se réaliser et se manifester grâce à une fidélité aux lois.

 

Or, à partir du moment où l'on quitte le monde des choses (res extensae), tout se gâte. Sous l'étiquette de la « liberté », l'anarchie morale et sexuelle se propage. Même au sein du milieu psychiatrique qui, par sa définition et sa formation, devrait montrer de la lucidité. En les précipitant précocement dans des expériences sexuelles, tel psychiatre arrache ses malades à un vécu personnel et se fait spectateur de leurs expériences : rôle aberrant et pervers.

 

Ce qui importe, au contraire, c'est de leur donner le droit d'avoir un corps à eux. Certes, Freud a montré que la sexualité commence dès le premier jour de la vie, — peut-être même avant la naissance, à en croire la psychologie prénatale. Mais le rapport sexuel, c'est-à-dire la rencontre avec un partenaire, devrait présumer une identité liée à un corps vécu dans ses limites et dans ses fonctions.

 

Pour montrer l'accès au sexe chez un jeune gauchiste qui somatisait, je voudrais décrire comment j'ai réussi à donner un corps à ce malade et comment cette pathologie était liée aux structures familiales.

 

Quelques mots d'abord sur ma technique de la structuration dynamique de l'image du corps.

L'image du corps comme fonction symbolisante

En psychiatrie et en médecine psychosomatique, j'ai pu, depuis 25 ans, déceler dans les processus pathologiques mêmes, des lois spatio-temporelles permettant de retrouver le corps vécu. La dialectique du. corps vécu, je l'ai décrite à partir de l'image du corps. Grâce à cette technique (1-10), j'ai pu mettre en évidence que des zones de destruction dans l'image du corps des psychotiques et dans certaines maladies psychosomatiques correspondent aux zones de destruction dans la structure familiale de tels malades. A mon sens, l'image du corps est définie par deux fonctions fondamentales qui sont des fonctions (p.32) symbolisantes ('`), c'est-à-dire que ces fonctions permettent d'abord de reconnaître un lien dynamique entre la partie et la totalité du corps (l'° fonction fondamentale) et ensuite de saisir, au-delà de la forme, le contenu et le sens même d'un tel lien dynamique (2' fonction fondamentale de l'image du corps). Je les appelle « symbolisantes » pour souligner qu'une telle fonction, en tant qu'ensemble de systèmes symboliques », vise « une règle d'échange », une loi immanente du corps qui est implicitement donnée par la fonction fondamentale de l'image du corps.

Gisela PANKOW

 


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