L'épiscopat allemand et l'enseignement religieux

En Allemagne Fédérale, la « religion » figure au programme de l'enseignement public. Pour les catholiques, cette institution ne reste chrétienne qu'à certaines conditions, posées à l'Etat comme à l'Eglise. Les évêques allemands les ont formulées.

L'instruction religieuse scolaire¹ — c'est d'elle qu'il s'agira ici, et non du catéchisme paroissial — commence à faire « parler d'elle ». Jusqu'alors elle n'était qu'un domaine particulier de l'édu­cation scolaire qu'il n'était pas du tout question de remettre en cause ; et de ce fait elle ne mobilisait l'intérêt que de quelques spécialistes ainsi que des organes administratifs compétents de l'Eglise et de l'Etat. Mais voilà qu'aujourd'hui elle trouve dans le public une audience croissante : témoin les débats à la radio et à la télévision, les commentaires critiques dans les journaux et les revues, une véritable marée de documents sur la pédagogie religieuse, sans compter un grand nombre de plaintes, protes­tations, requêtes — et du côté des élèves eux-mêmes, du moins dans le second cycle, une sorte de « vote par les pieds² » se traduisant par un nombre croissant, et d'une ampleur jusqu'alors inconnue, d'élèves demandant à ne pas être inscrits au cours de religion. Tels sont les signes extérieurs d'une crise qui affecte aussi bien les catholiques que les protestants.

Inquiets, de nombreux parents se sont plaints : « Au cours de religion, on discute de tout et de rien — en tous cas pas de foi chrétienne ; et il n'est pas question, bien sûr, qu'on y prie ou qu'on soit invité à participer [...]

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(1)    En RFA, du fait du Concordat, l'instruction religieuse est une matière enseignée au même titre que les autres dans les écoles, lycées et collèges.

(2)    « Voter par les pieds » : fuir devant l'arrivant, sans attendre qu'il vous convoque — peut-être — à une autre forme de suffrage.