Marie dans la théologie de Hans Urs von Balthasar

Marie est au centre de cette théologie, mais le coeur de ce centre, c'est le Fils.Aussi Marie nous conduit-elle jusqu'au seuil de la contemplation du mystère de la Trinité, aboutissement de la perspective balthasarienne. Tous les éléments des doctrines mariales doivent être lus en relation à l'équilibre général de la doctrine : c'est ainsi que se comprennent le fiat de Marie comme sa place dans l'église.

«Marie pour aujourd’hui » est le titre que Balthasar a choisi pour l’un de ses derniers écrits. Ce titre révèle l’idée directrice : Marie n’est pas un fait du passé, mais du présent pour la foi et pour l’Église. Et même, en un certain sens, on pourrait déjà avancer l’idée selon laquelle l’Église du prochain millénaire aura besoin plus tard de faire converger ses regards vers Marie si elle veut rendre efficace sa mission  dans le monde. C’est dans cet esprit qu’il convient de relire les pages écrites par Jean-Paul II dans Rosarium Virginis Mariae. En rappelant la valeur de la prière mariale par excellence le Saint Père, face à la période actuelle de crise causée par les changements culturels en cours, écrit que réfléchir par la prière sur le mystère de la Mère de Dieu équivaut à « encourager chez les fidèles leur devoir de contemplation du mystère chrétien » (RVM, 5), et surtout, à permettre de maintenir vivante la mémoire des mystères du Christ pour faire ressortir aujourd’hui leur valeur salvatrice (RVM, 11.13). Il ne sera donc pas inutile, en ayant en toile de fond le texte de Jean-Paul II sur le rosaire, de relire de façon synthétique les idées directrices de la mariologie d’Hans Urs von Balthasar pour apprécier, non seulement la valeur théologique qui émerge d’une grande partie de sa réflexion, mais aussi la clairvoyance de cette perspective sur la vie de la Foi de l’Église au début du troisième millénaire de son
histoire. Marie occupe une position centrale dans la théologie de Balthasar. Sa figure traverse l’oeuvre balthasarienne toute entière, et il serait extrêmement difficile d’imaginer quelle voie devrait suivre celui qui penserait pouvoir y pénétrer en reléguant la mariologie dans une position marginale. [...]

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