Les finances du Saint-Siège.

Dans cet entretien, le Cardinal Castillo Lara, président de la commission pontificale de l'État du Vatican, révèle que les finances du Saint-Siège sont, l'année dernière, revenues tout juste à l'équilibre. Il explique la politique et le mode de gestion retenus.

Le cardinal Castillo Lara est peut-être réticent à l'admettre, mais il sait que le pape est satisfait de son action à la tête des finances du Vatican. L'année dernière, le bilan consolidé du Saint-Siège indiquait des recettes de 284 milliards de lires (937 millions de francs), pour 283 milliards de dépenses (934 millions de francs), soit un solde positif, d'autant plus significatif qu'au cours des années précédentes les comptes n' avaient pu être équilibrés que grâce au Denier de Saint-Pierre. À titre d'exemple, le déficit de l'année 1992 était de 100 milliards de lires (300 millions de francs). Le cardinal Castillo Lara s'est entouré des grands noms de la finance, et a en outre désigné une équipe de consultants internationaux qui conseillent le Vatican sur sa politique d'investissements. Il a imposé à l'Institut pour les OEuvres de Religion (IOR) et à l'Administration du Patrimoine du Siège Apostolique (APSA) des règles de fonctionnement extrêmement strictes : l'IOR n'accepte plus désormais que des dépôts provenant de diocèses, d'instituts religieux et d'organisations ecclésiales. La mise en valeur du patrimoine artistique du Vatican constitue un autre aspect de son action. Les musées du Vatican ont accueilli l'année dernière plus de 2,7 millions de visiteurs, contre 1,6 million de visiteurs quatre ans plus tôt, la restauration des magnifiques fresques de la chapelle pontificale du Santa Sanctorum a révélé une école de peinture qui, avant Giotto et les Florentins d'Assise, avait déjà donné à Rome un important patrimoine pictural. Cette restauration qui a duré trois ans, a coûté 700 millions de lires (2,3 millions de francs) non pas au Vatican mais à son mécène. [...]