Lettre Communio N°11

le 18/11/2017 par Jean-Robert Armogathe
 
 
 
 
 
 
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Lettre de Communio n° 11
 
 

Les derniers cahiers

 

 

LETTRE de COMMUNIO N° 11 - novembre 2017

 

 

Le temps d'en finir

 

 

Notre Père III : le pain

 

 

Violence et religions

 

 

La Tradition

 

 

Eduquer à la liberté

 

 

Nos traducteurs

 

 

Publication

 

 

In memoriam : L. et N. Gauttier

 

 

Distinctions

 

 

Le site internet

 

 

Livres reçus par la rédaction

 
 
 
 

La vie internationale

 

Après la réunion générale de Rolduc (voir la Lettre n° 10), la prochaine échéance est la réunion parisienne des rédactions européennes, en décembre prochain. La réunion internationale est organisée par la rédaction germanophone et se tiendra en mai 2018 à Vienne.

 

La session d'été

Le départ aux États-Unis de Laureen et Hugolin Berger a mis un terme aux sessions d’été à La Cotellerie, mais une autre session a pu se tenir à Beaugency (Loiret), à la fin du mois d’août, grâce à Vincent et Valérie Aucante. Une douzaine d’étudiants (dont beaucoup de l’ENS-Ulm) ont planché sur des textes d’Hans-Urs von Balthasar et Grégoire de Nysse.

 

Journée d'étude à Lyon

La revue organise à Lyon le samedi 25 novembre 2017, en partenariat avec Alternatives catholiques, une journée d’études sur la paix, avec la participation d’Emilie Tardivel, philosophe, Jacques Cazeaux, exégète, J.-R. Armogathe, du général de Marnhac et de Jean-Christophe Rufin, de l’Académie française.

de 10h à 17h, au Simone,

45 rue Vaubecour

69002 LYON

tarif normal : 30 €

 

 
 
 

LETTRE de COMMUNIO N° 11 - novembre 2017

   
   
 
 

Le temps d'en finir

 
   

Un superbe tableau du peintre indien Sayed Raza (1922-2016) introduit un cahier dirigé par Jean-Luc Marion, « Le temps d’en finir » (2017, 1) : « Nous n’avons que trop tendance à imaginer les temps derniers, entre la Résurrection et le retour du Christ, comme un épisode conclusif d’une histoire dont l’issue finale resterait encore indécidée. C’est-à-dire comme si la récapitulation de toutes choses dans le Christ ressuscité allait se jouer dans notre histoire à venir. Mais, en fait et en droit, c’est notre histoire qui se joue dans l’éternel « une fois pour toutes » de Pâques. Du point de vue de Dieu, le délai qui étend notre histoire entre, par exemple, ma mort et le Jugement universel, ne fait qu’un dans l’unique « aujourd’hui » de la Résurrection. » Avec des articles de Peter Henrici, Knut Backhaus, Jean Vioulac, Emilie Tardivel, Paul Colrat (tous deux récemment entrés au Comité de rédaction !) et une étude inédite en français d’Hans-Urs von Balthasar : Le temps fini au sein du temps éternel – À propos de la vision chrétienne de l’homme.
Dans la série consacrée à la lecture du Notre Père, c’est la demande du pain qui a fait l’objet du cahier 2017, 2, dirigé par Florent Urfels (autre nouveau venu au Comité !) : on relèvera des articles patristiques (Maxime le Confesseur, Évagre le Pontique), des études exégétiques et théologiques – un éminent Franciscain, le P. Messa, introduit à la paraphrase du Pater par François d’Assise. En signet, Thomas De Koninck, philosophe québécois ami de longue date de la Revue, s’interroge sur « l’aide médicale à mourir », qui désigne souvent l’euthanasie.

 

Notre Père III : le pain

Dans la série consacrée à la lecture du Notre Père, c’est la demande du pain qui a fait l’objet du cahier 2017, 2, dirigé par Florent Urfels (autre nouveau venu au Comité !) : on relèvera des articles patristiques (Maxime le Confesseur, Évagre le Pontique), des études exégétiques et théologiques – un éminent Franciscain, le P. Messa, introduit à la paraphrase du Pater par François d’Assise. En signet, Thomas De Koninck, philosophe québécois ami de longue date de la Revue, s’interroge sur « l’aide médicale à mourir », qui désigne souvent l’euthanasie.

 

Violence et religions

 
   

Un numéro double (2017, 3-4) traite de Violence et religions. Dirigé par Remi Brague, de l’Institut (et cofondateur de la Revue), il a connu un certain succès de presse, en raison de son thème et de la qualité des intervenants, étrangers : Javier Prades (de la Commission théologique internationale), William Cavanaugh (Université DePaul de Chicago), Ludger Schwienhorst-Schönberger (Université de Vienne), Hans Maier (Munich) et français : Olivier Chaline (Paris-Sorbonne, sur la « guerre de religion »), Jacques Paviot (Paris-Est-Créteil, sur la croisade), Jacques Scheuer, sj (Louvain, sur le bouddhisme et l’hindouisme), Fr. Martin (Nantes, sur la violence du roi Jéhu) et Remi Brague lui-même.
Des « signets » ont pu compléter ce gros cahier : deux d’entre eux ouvrent une nouvelle série sur « les convertis du XXè siècle » (ici, Max Jacob, par J.-R Armogathe et Jean Hugo, par Florian Michel) ; trois autres signets portent sur le célibat sacerdotal (Jean Duchesne), Franz Rosenzweig (Ivica Zizic, de la rédaction croate de la Revue) et Martin Luther (J.-R. Armogathe).

 

 

La Tradition

   
   

L’avant-dernier cahier de l’année (2017, 5) a pour thème : la Tradition. L’illustration de couverture (en tête de cette lettre : la Grande Cascade du Guiers Vif, dans le massif de la Chartreuse, une photographie de notre graphiste, Louis-Marie de Fombelle) indique bien la thèse du cahier : par l’Écriture et la Tradition, le Verbe, unique source de la Révélation, irrigue de toutes parts la vie de l’Eglise. Après un long éditorial de J.-R. Armogathe, sept articles traitent du thème : trois articles traduits de l’allemand, un article d’origine néerlandaise, trois articles français. Joris Schröder (Bois-le-Duc) rappelle comment la tradition est la mémoire vivante de l’Eglise, Jean Duchesne y voit l’Esprit à l’œuvre dans la vie de l’Eglise, J.-R. Armogathe présente l’usage dynamique du terme traditio chez Tertullien (✝après 220), Peter Henrici (Zürich) propose une relecture d’Histoire et Dogme (1904) de Maurice Blondel, Julia Knop (Erfurt) montre comment la réforme voulue par Benoît XVI  permet une substantielle continuité d’interprétation malgré un changement de paradigme, Damien Artiges (Bruxelles) aborde le thème chez Karl Barth, pour qui la tradition est à la fois transmission et livraison (de Jésus par Judas), Alfred Bodenheimer (Bâle), enfin, réfléchit sur la tradition prophétique en Israël, entre la certitude de la foi et l’intermittence de la mémoire.

La série des Convertis du XXè siècle se prolonge par deux signets, sur Manuel García Morente (1886-1942), un philosophe espagnol agnostique (Á. M. Rodríguez Castillo), et (Paul) Ali Mulla Zadé (1882-1959), musulman de Crète, brillant étudiant de Maurice Blondel à Aix, ordonné prêtre en 1911 (M.-J. Coutagne). Un dernier signet (Gregory Solari) porte sur le terme assentiment chez le cardinal Newman (croire est naturel).

 

Eduquer à la liberté

 
   

Avec, en couverture, une audacieuse interprétation du départ du fils prodigue par le peintre victorien James Tissot (1836-19202), ce cahier présente quelques pistes pour "éduquer à la liberté" : les contributions de quatre membres de la rédaction (O. Boulnois, Mgr J.-P. Batut, le P. Pottier, sj [avec Dom. Struyf] et Emilie Tardivel) sont complétées par des articles de Hermann Geißler (sur Newman), du P. Donneaud, op (sur la liberté dans les communautés nouvelles), de Béatrice Guillon, Silvio Guerra et Jean-Noë Dumont. La partie 'Signets" contient deux articles importants, d'El. Abbal sur la paroisse et de Ph. Capelle-Dmont sur la théologie comme discipline universitaire.

 

Nos traducteurs

Revue internationale, Communio doit beaucoup aux personnes qui, bénévolement, acceptent de traduire les articles des rédactions étrangères. Ainsi dans les derniers numéros, notre gratitude va à Noémie Piacentino, Françoise Brague, Philippe Saudraix, Isabelle Rak, Bernard Pottier (traducteurs de l’allemand), Viviane Ceccarelli (de l’italien), Nicole Bonnaterre (de l’espagnol) et Jean Duchesne (de l’anglais). Nous accueillons volontiers les bonnes volontés linguistiques (merci de se proposer à la Revue !).

 

Publication

 
   

Le premier essai religieux de Jean-Luc Marion, de l’Académie française (et cofondateur de la Revue) est paru chez Grasset (126 p.,   15 €): Brève apologie pour un moment catholique.  On y trouve une version révisée de l’article paru en sept.-déc. 2016 (« Catholiques et français »), un chapitre très original sur « Laïcité et séparation » (la loi de 1905 est une loi de séparation, qui a libéré l’Église des contraintes concordataires) et de belles pages De l’utilité de la communion.

 

In memoriam : L. et N. Gauttier

 
   

L’affectueux souvenir de Communio réunit dans une même prière deux cofondateurs de la revue francophone, Loïc Gauttier (1823-2010) et sa femme Nicole (1931-2016). Laïcs, non universitaires, ils appartenaient à la Communion de Bethléem (où leur fille Armelle, devenue religieuse en 1976, fut rejointe dans la famille monastique par son frère Gilles, en 1978). Ils ont beaucoup contribué aux origines de la Revue, aussi bien matériellement qu’intellectuellement, ouvrant le Comité à la spiritualité cartusienne et mariale de sœur Marie.

 

Distinctions

Le prix Ratzinger 2017 a été décerné au P. Karl-Heinz Menke (diocèse d’Osnabrück), qui a collaboré à la revue francophone (2009, 5); un autre lauréat est le grand musicien orthodoxe Arvo Pärt, dont il a été question dans l’entretien entre Thierry Escaich et Joseph Thirouin (2016, 2). Rappelons que Remi Brague, de l’Institut, un des fondateurs de la Revue, a reçu ce prix en 2012. 

L’Académie française a décerné au P. Armogathe, président de l’Association Communio (et coordinateur international des rédactions) le prix Cardinal Grente 2017 « pour l’ensemble de son œuvre ». Parmi les précédents lauréats, on relève les noms de plusieurs collaborateurs de Communio :  Paul Poupard (1981), Claude Dagens (1997), Louis Bouyer (1999), Xavier Tilliette (2001), Joseph Doré (2009).

 

Le site internet

Notre site est en plein chantier pour une complète refonte : cela occasionne sur le site actuel des dysfonctionnements pour lesquels nous vous présentons nos excuses. Rappelons qu’il est possible de s'abonner et d'acheter des numéros directement en ligne.

 

Livres reçus par la rédaction

Barò,R., Viciano, A. et Vigne, D. éd. Mort et résurrection dans l’Antiquité chrétienne, Presses Universitaires de l’Institut catholique de Toulouse – Parole et Silence (colloque tenu en 2014 à Barcelone)
Bohineust, Hugues Obéissance du Christ, obéissance du chrétien. Christologie et morale chez saint Thomas d’Aquin, Bibliothèque de la Revue Thomiste, Parole et Silence 2017
Brunier-Coulin, Cl. Une analytique du passage. RencOntres et confrontations avec Emmanuel Falque, Editions franciscaines, 2016
Echivard, Jean-Baptiste Penser avec réalisme à l’écoute de saint Thomas, Artège 2017
Journet, Charles Saint Nicolas de Flüe, Ad Solem 2017 (pur e 600è anniversaire de la naissance du saint, réédition de la biographie publiée par Charles Journet en 1942)
Putois, Jean-Pierre Eloge de la direction spirituelle, Artège 2017
Rassam Joseph Le silence comme introduction à la métaphysique Artège 2017
Rigot, François-Michel Origine de la tradition mariale. Le mystère de la Femme, Artège 2017
Thomas a Kempis L’imitation de la bienheureuse Vierge Marie, Artège 2017
Tourenne, Yves Les conditions fondamentales de la prière, préface de Mgr Aillet, Artège 2017
Vannier, Marie-Anne, éd. Mystique rhéno-flamande, Devotio moderna, Beauchesne 2017

Andrewes, Lancelot Mon livre de prières, Ad Solem 2017, 160 p., 15,90 €

La traduction de Maurice Villain (1946) des Preces privatae de l’évêque anglican Lancelot Andrewes (1555-1626) est ici rééditée : un beau recueil qui a modelé la piété de langue anglaise pendant des siècles (1ère éd. 1648), et fut apprécié de Newman.

Holzer, Vincent Le Christ devant la raison. La christologie devenue philosophème, Cerf, 2017 (Collection Philosophie et Théologie, dirigée par Philippe Capelle-Dumont), 432 p., 29 €

L’auteur enseigne à l’Institut catholique de Paris, il a consacré de nombreux travaux à la pensée de Hans-Urs von Balthasar et à la théologie trinitaire. Il part d’un constat : dans ce qu’on pourrait nommer « la seconde modernité », la christologie n’appartient plus à un discours théologique « défensif » : le Christ est perçu comme le centre d’un ordre des choses dont il est la synthèse idéale, comme homme et Dieu, comme Parole et humanité. Cet usage philosophique d’un concept théologique n’est pas sans ambigüités : il pourrait menacer le « paradoxe des paradoxes » (Athanase) qu’est l’Incarnation. Néanmoins, de Blondel à Michel Henry, le parcours philosophique est stimulant, et devrait féconder le renouveau de la théologie ecclésiale. Un livre important.

Ratzinger, Joseph Peuple et Maison de Dieu dans l’ecclésiologie de saint Augustin, Artège Lethielleux, 2017, 452 p., 23 €

En 1943, l’encyclique Mystici corporis de Pie XII renouvelait l’ecclésiologie traditionnelle, en reprenant au compte du Magistère l’expression « Eglise, corps mystique ». Le P. Louis Bouyer la saluait alors, dans une longue Note critique du plus haut intérêt (Revue des sciences religieuses 1948, 22, 3 p. 313-333). Mais en Allemagne une autre analogie se développait : celle de l’Eglise comme « Peuple de Dieu » (le dominicain M. D. Koster, dont la pensée est résumée en 1943 par Coelestin Zimara, « Ekklesiologie in Werden », Freiburger Zeitschrift für Philosophie und Theologie 21, 98 ). Le professeur Gottlieb Söhngen (1892-1971) proposa alors à un des étudiants, Joseph Ratzinger, âgé de 23 ans, d’explorer cette voie en la confrontant à la pensée d’Augustin. En 1951, Joseph Ratzinger soutint brillamment sa thèse, publiée en 1954 et traduite pour la première fois par Eric Iborra, avec une préface de Jean-Marie Salamito, professeur à Paris-Sorbonne.