Jean-Robert Armogathe Officier de la Légion d'Honneur

le 02/01/2018 par Clémence Houdaille dans La CROIX du 2 janvier 2018

Théologien et historien

L’un des membres fondateurs de la version francophone de Communio, revue catholique internationale fondée en 1974 autour du théologien Hans Urs von Balthasar, avec Joseph Ratzinger, Henri de Lubac ou encore Jean Daniélou, a été promu officier de la Légion d’honneur dans la promotion du 1er janvier. Né en 1947, le père Jean-Robert Armogathe, marseillais ordonné prêtre pour le diocèse de Paris en 1976, normalien, aumônier de l’École des chartes de 1981 à 2017 (il fut aussi aumônier de l’École normale supérieure jusqu’en 2013), est un observateur avisé de la théologie post-conciliaire et des évolutions de l’Église depuis Vatican II. Jeune vicaire de la paroisse Saint-Séverin, dans le 5e arrondissement parisien, un an après son ordination, il fut même le témoin de l’occupation de l’emblématique église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, en 1977, par des fidèles et prêtres de la Fraternité Saint-Pie-X. Un souvenir « pénible », car « le motif affiché, la liturgie latine du concile de Trente, cachait mal d’autres dimensions : refus haineux du concile, de la liberté religieuse, du progrès critique en exégèse et en histoire sainte, de la réflexion et de la recherche en théologie, liaison du religieux avec le politique, affichant des opinions d’extrême droite », confie-t-il dans un livre d’entretien (1). Enseignant depuis 1970 l’histoire des idées religieuses et scientifiques à l’École pratique des hautes étudesà Paris, ce spécialiste du XVIIe siècle, auteur de plusieurs ouvrages sur l’exégèse à l’époque classique, fut proche du cardinal Jean-Marie Lustiger qui lui confia les conférences de Carême de Notre-Dame de Paris durant trois ans, de 1998 à 2000, en préparation du Grand Jubilé de l’an 2000.

Dans une interview à La Croix, le 28 avril 2015, à l’occasion des 40 ans de la revue Communio, celui qui est depuis le 8 décembre chanoine honoraire du chapitre de Notre-Dame de Paris, estimait « dépasser » la lecture « d’une rupture entre progressistes et conservateurs provoquée par le concile Vatican II ». Il invitait à « aller de l’avant et réfléchir aux conditions théologiques de ce qu’est le bonheur, la vie bonne ».

(1) Raison d’Église. De la rue d’Ulm à Notre-Dame, entretien avec Jean Lebrun,Éd. Calmann-Lévy, 220 p., 14,35 €.

Dernières actualités

Une Eglise qui ne serait plus missionnaire serait démissionnaire - entretien avec le Cardinal Koch

Un entretien du cardinal Kurt Koch sur le prochain synode mondial à Rome avec Jan-Heiner Tück, professeur de dogmatique à a Facult&eacut...


entretien exclusif du cardinal Kasper sur le samedi Saint et la descente aux enfers

Un entretien exclusif du cardinal Kasper sur le Samedi saint et la descente aux enfers.  Le cardinal Walter Kasper vient d'accorder...


Quel avenir pour le sacerdoce

Voici le lien via lequel la table ronde de la soirée du 18 Avril aux Bernardins sur l'avenir du sacerdoce  sera visible à parti...


In memoriam Peter Henrici, sj (1928-2023)

Avec Peter Henrici, c’est une figure tutélaire de Communio qui disparaît – né à Zurich en 1928, petit-cousin de Hans...


Quel avenir pour le sacerdoce aujourd'hui?

Nous vous invitons chaleureusement à prendre part à la soirée du mardi 18 Avril aux Bernardins (20 heures)   Cette pr&eac...