n°18 La cause de Dieu Juillet - Aout 1978*


A la question : « Jésus est-il vraiment le Sauveur envoyé de Dieu ? », la réponse ne saurait venir ni d'une preuve par raisons, ni d'une démonstration par l'histoire de l'Église, ni même des patientes subtilités de l'exégèse : la clarté de la réponse, et son évidence, apparaissent à ceux qui savent voir et aimer.

Page Titre Auteur(s)
2 Jésus : est-ce si clair ? Hans Urs VON BALTHASAR
5 Le grand malentendu, apologétique Jan-Hendrijk WALGRAVE
17 De connaître à aimer : l'éblouissement Jean-Luc MARION
29 Dieu par Jésus-Christ" Jean MESNARD
41 Justifier la foi chrétienne Avery DULLES
55 La pensée scientifique et l'intention apologétique Jean LADRIÈRE
71 La maïeutique de l'absence Ou : un demi-siècle d'apologétique Jean DE FABRÈGUES
79 Mon itinéraire du Parti au Père Lucien BARNIER

Hans-Urs von Balthasar : Jésus : est-ce clair ?

Problématique

Jan-Hendrijk Walgrave : Le grand malentendu apologétique

Il ne faut pas considérer comme traditionnelle la conception moderne de l'apologétique comme une démons-tration (possible ou impossible) dont les preuves décideraient de tout. Au contraire, pour les Pères et les grands scolastiques, elle consiste d'abord en l'éveil des yeux de la foi à la lumière de la grâce.

Jean-Luc Marion : De connaître à aimer: l'éblouissement

Si Dieu se révèle comme Amour, alors seul l'amour devrait pouvoir accéder à cette révélation ; donc l'apologétique devra moins user de preuves pour contraindre la raison, que, par ce travail préparatoire, tenter de convaincre la volonté, c'est-à-dire la laisser se décider à aimer. À partir de quoi, les obscurités mêmes deviendront des évidences.

Jean Mesnard : « Dieu par Jésus-Christ »

La tentative apologétique de Pascal garde sa validité de nos jours, en ce qu'elle n'admet comme arguments que des signes, dont l'interprétation dépend entièrement de la foi ; en sorte que l'évidence, loin de la supprimer, résulte de la foi, sans subjectivisme, mais par une nécessité herméneutique.

Avery Dulles : Justifier la foi chrétienne

La modification profonde que l'on reconnaît aujourd'hui dans les rapports entre la foi, la raison, l'apologétique et la science, permet de se risquer raisonnablement à justifier la foi chrétienne.

Intégration

Jean Ladrière : La pensée scientifique et l'intention apologétique

Le dynamisme révélé par la science peut servir de point de départ à l'argumentation qui constitue la première étape de l'apologétique ; le caractère régional de la démarche scientifique peut fournir un appui à une seconde étape.

Attestations

Jean de Fabrègues : La maïeutique de l'absence

La longue expérience des rencontres intellectuelles a permis de comprendre que l'apologétique consiste moins en un débat d'arguments, qu'a, plus souvent, pouvoir et savoir réinterpréter des questions ou des tentatives, et à faire enfanter ce que les absences laissent mourir ou pourraient faire mûrir.

Lucien Barnier: Mon itinéraire du Parti au Père

La rigueur scientifique ne s'oppose absolument pas à la découverte de l'Église ; elle peut même aider à renoncer à la caricature de fraternité ecclésiale qu'offre un parti politique (ici, le PCF), pour finir par admettre le Père qui adopte des fils en Jésus-Christ.

Christiane d'Haussy:. Un apologiste de choc - G.K. Chesterton

L'apologétique de G.K. Chesterton a ceci de profondé-ment réconfortant qu'elle réunit la vigueur et l'humour, l'intransigeance spirituelle et la bienveillance pour le créé.

Signet

Cardinal Karol Wojtyla : Signum Magnum (fragments)

L'oeuvre du Christ ne peut pas s'annoncer sans que le refus du monde ne s'exaspère autant que se déploie l'accueil : le mystère, parce qu'il est grand, suscite la contradiction.

Jésus, est-ce si clair?

Hans-Urs von Balthasar

"Tout ce qui peut être démontré peut aussi être réfuté ".

Avec cette boutade, le philosophe Georg Simmel voulait sans doute faire allusion, par contraste, à ces formes plus profon­des de connaissance qui nous ouvrent aux réalités vivantes et person­nelles. Ces réalités font pourtant elles aussi partie du monde des faits, autour desquels ne peuvent cesser de s'affairer preuves et contre-preuves, parce que les faits sont situés dans des contextes qui les influen­cent et les placent sous des éclairages toujours changeants.

 

Jésus de Nazareth ne fait pas ici exception. Il est lui aussi situé dans le tissu de l'histoire, et du coup, dans la mêlée des démonstrations et des réfutations ; et il est essentiel qu'il en soit ainsi. Que Karl Jaspers l'ait placé aux côtés de Socrate, de Bouddha et de Confucius, parmi ceux qu'il appelle « Ceux qui donnent la mesure de l'humain » (« Massge­benden ») (1), on ne peut guère y trouver à redire. Mais on passe là, c'est bien évident, à côté de la question décisive de ce que Jésus lui-même prétend être. Mais a-t-il vraiment prétendu être l'unique Sauveur, envoyé par Dieu ? Autrefois, l'apologétique n'avait guère de mal à répondre : il a fait des miracles pour confirmer sa doctrine ; il a accompli les pro­phéties qui l'annonçaient ; les hommes qui témoignent de lui sont véri­diques ; l'Église qu'il a fondée est, par son étendue et sa diversité, aux dimensions du monde entier. Aucune de ces preuves n'est restée sans réfutation : nous possédons des récits analogues de miracles opérés [...]

 

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1. Cf. Karl Jaspers, « Les grands philosophes », I, UGE, coll. « 10-18» .

Cardinal Karol Wojtyla : Signum Magnum (fragments)

L'oeuvre du Christ ne peut pas s'annoncer sans que le refus du monde ne s'exaspère autant que se déploie l'accueil : le mystère, parce qu'il est grand, suscite la contradiction.


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