n°58 L'enfance Mars - Avril 1985*


Jean-Marie Salamito : D'hier et d'aujourd'hui

Problématique

Hans-Urs von Balthasar : Le Fils Unique

Aucune des caractéristiques de l'enfance ne peut être refusée à l'enfant Jésus, mais sa conscience d'être le Fils Unique de Dieu ne peut relever seulement d'un apprentis-sage humain. Et le Christ n'aurait pu porter le poids infini de sa mission sans son obéissance et son don confiants et enfantins au Père : esprit d'enfance qui doit devenir aussi le nôtre pour que nous puissions nous écrier : Abba ! Père !

Guy Bedouelle, o.p. :  «Laissez venir à moi les petits enfants» Réflexion sur la place de l'enfant dans l'Eglise

Une ecclésiologie catholique donne aux enfants, et même aux tout-petits, une place — leur place — dans l'Eglise visible, non pas comme de petits adultes ni même seulement comme de futurs adultes, mais d'une façon plé-nière comme enfants. Ce n'est pas seulement en morale, mais aussi dans la manière de se comprendre elle-même que l'Eglise doit sauvegarder les « droits de l'enfant ».

Johannes Hermans : Possibilités et limites d'un nouveau phénomène liturgique D'après la Directive sur les messes pour enfants

Pouvons-nous adapter l'Eucharistie aux limites suppo-sées de la compréhension des enfants, alors que nous sommes tous des enfants devant le mystère qui s'y déroule ? Il n'y a donc de messe pour enfants qu'en vue de la participation plénière à la messe de toute la communauté.

Intégration

Vincent Carraud : La peur de l'enfance

Que l'enfance soit, avec la philosophie, refusée comme l'âge abject, ou exaltée dans la pureté de l'innocence, elle est toujours considérée comme un passé définitivement dépassé. Mais sans prendre au sérieux le présent de notre enfance, comment penser la Filiation de ceux qui sont appelés « enfants de Dieu » ?

Marguerite Léna, s.f.x. : Eduquer au sens du pardon

L'Église, éducatrice au sens du pardon, dispensatrice du sacrement du pardon, mère de miséricorde, est la gar-dienne du sens vrai de l'enfance.

Attestations

Thierry Lelièvre : Faut-il être un grand pour être un saint ?

Ne pensons pas que les enfants sont incapables d'être saints : l'Église ne leur propose pas une sainteté au rabais, mais la sainteté (d'où ses exigences), à réaliser selon les modalités propres à leur âge.

Bruno Thévenin : «Que Dieu nous fasse saints, et vite!»

Si l'enfant doit imiter Jésus, c'est de l'intérieur, par l'Es-prit. Il mérite qu'on lui propose les moyens d'une véritable sanctification.

Jean-Marie Meyer : L'éducateur de ses parents

Accepter que les enfants ne soient pas des objets, désirés ou non, mais d'abord un don de Dieu, permet aux parents de vivre l'âge adulte comme le temps du service de l'enfance ; telle est pour un couple la perfection de l'amour conjugal.

Signet

Georges Chantraine, s.j. : Engagement pour les pauvres et discernement de la vérité - À propos de l'Instruction sur quelques aspects de la «théologie de la libération »

Ce document veut mettre en garde contre la subversion du sens de la vérité qui résulte d'emprunts non critiques à l'idéologie marxiste. Il offre un discernement doctrinal indispensable pour que ne soit pas niée la foi de l'Église en Jésus-Christ. La vérité ne s'oppose pas à la charité, elle permet au contraire un véritable service des pauvres.

D'hier et d'aujourd'hui

Jean-Marie Salamito

Commencer ce cahier par quelques mots d'histoire, ce n'est pas fuir la réflexion. C'est en dire l'enjeu culturel et social. L'Eglise a répandu, dès ses origines, une conception nouvelle de l'enfance : legs dont il semble aujourd'hui possible et urgent de comprendre l'ampleur. Possible, parce que l'histoire des mentalités, les travaux d'un Philippe Ariès ont aiguisé notre regard ; urgent, parce que cet héritage menace ruine.

Le sentiment moderne de l'enfance — perception attendrie ou amusée des traits propres au jeune âge — apparaît mani-feste dans le monde romain. Les XVIe et XVIIe siècles ont donc moins inventé qu'ils n'ont redécouvert. Par ce goût de contempler et de représenter la grâce et la fragilité enfantines, nos contemporains ressemblent plus aux hommes de l'Anti-quité qu'à ceux de l'ère médiévale. Indice de ce que ce sentiment-là de l'enfance contrairement au souci de la pudeur envers les enfants, issu principalement de la Réforme catholique — n'a pas de lien particulier avec le christianisme. L'apport de l'Eglise se situe ailleurs.

Le monde antique juxtapose le «mignotage» et l'abandon des enfants : contraste plutôt que contradiction. En effet, on croit jouir d'autant plus d'un enfant qu'on l'a délibérément choisi ; et l'on pense préserver le bonheur des premiers venus en éliminant les indésirables. Grecs ou latins, les témoignages de cet esprit abondent. Bien sûr, il faut faire la part de la misère et du peu de prix d'un nourrisson aux yeux de sociétés où les naissances sont nombreuses et la mortalité élevée. Mais on rencontre déjà, promises à un brillant avenir, les « convenances personnelles » : les héros du roman de Longus, tous deux enfants trouvés, ont été exposés pour des motifs différents. Le père de Chloé se jugeait trop pauvre ; [...]

 

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Georges Chantraine, s.j. : Engagement pour les pauvres et discernement de la vérité - À propos de l'Instruction sur quelques aspects de la «théologie de la libération »

Ce document veut mettre en garde contre la subversion du sens de la vérité qui résulte d'emprunts non critiques à l'idéologie marxiste. Il offre un discernement doctrinal indispensable pour que ne soit pas niée la foi de l'Église en Jésus-Christ. La vérité ne s'oppose pas à la charité, elle permet au contraire un véritable service des pauvres.


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