Stanislas FUMET
La prière et la présence l'Eucharistie (II)
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n°14
Novembre - Décembre
1977 - Page n° 92
Quelques aphorismes extraits du recueil Occasions-1, qui appartient à un ensemble beaucoup plus vaste, pour l'essentiel achevé. Un premier choix a déjà été offert dans Communio, n° II, 3, mai 1977, p. 95-96..
Tout le texte est joint.
* Pour moi, une idée n'est jamais assez simple. Mais la forme peut avoir besoin de se tirebouchonner pour la cerner.
* Le mythe du complexe. Les médecins aujourd'hui ôtent à la nature humaine ses dernières chances de salut.
* Nietzsche, cette magnifique mauvaise foi du cœur sincère.
* L'analyse des spirituels, des mystiques, notamment de saint Jean de la Croix, consistait à chasser de l'homme tout ce qui l'empêche d'aller à Dieu. La psychanalyse consiste à détecter dans l'homme, pour le supprimer, tout ce qui l'empêche d'aller à l'homme.
* Des pieds à la tête : l'ensemble des points harmonieusement distants de la sexualité. -* Le beau tient la sexualité en respect. -* La joie est l'expérience de la bonté de la vie. Or Dieu seul est bon. -* Les anges dorment en Dieu et veillent hors de Lui. * A. « Le mal, ce sont des plis. Dieu tirera sur l'étoffe et les plis disparaîtront ». -* J'essaye de ne pas nommer Dieu, je n'y arrive pas. Pour moi, il est dans la vie ce que le verbe être est dans la syntaxe. -* Etre chrétien : avoir les sentiments humains de Dieu. Tout mon souhait. -* Donnez votre imagination à Dieu, et non Dieu à votre imagination.
* Je n'ai pas l'orgueil de ce que je suis, je n'ai pas l'orgueil de ce que je fais. J'ai l'orgueil de ce que j'aime. -* Mais si, Dieu est là ! C'est nous qui ne sommes pas là. - * Si nous n'aimons pas la vérité avec un petit y, est-il sûr que notre amour de la Vérité avec un grand V soit vrai ? D'autre part, si nous ne sommes pas attirés par la Vérité avec un grand V, aimons-nous vraiment la vérité avec un petit v ? Ou pourquoi l'aimerions-nous ?
* — Le diable cherche à séduire, dit A. Dieu, non : Il cache sa séduction, pour ne pas faire pression sur notre liberté. Mais le diable, n'ayant pas de séduction propre, vole à Dieu des reflets de la sienne. Sans ce miroitement du merveilleux, il n'attirerait pas. Ce n'est que pour cette usurpation illusoire qu'on lui court a près.
-* La philosophie chrétienne aujourd'hui consiste à s'excuser de croire. (p.92)
-* Dieu infiniment distant de chaque chose hors de lui, qui lui est infiniment intime. -* On est hors de la foi ou dans la foi. La foi est un territoire, un royaume.
-* A. continue d'affirmer, comme quelqu'un qui le sait, et non pas qui le pense, que Dieu ne se sert pas du mal, ni ne tire le bien du mal, comme on le prétend. Dieu, dit-elle avec force, veut faire entrer le bien dans le mal et c'est ce qui produit les effets les plus étranges, les plus imprévisibles. L'innocence de Dieu est absolue. Le mal lui est tellement étranger. Dieu ne punit pas.
Ne serait-ce pas alors le mal qui punit ?
* L'Homme — Dieu a appris l'homme à l'homme. Les religions non-chrétiennes en restent incapables, soit qu'elles lui enseignent la puissance écrasante de Dieu, soit qu'elles lui enseignent son épouvantable inexistence.
-* L'homme ne veut pas passer par Dieu pour être soi. Il préfère n'être à peu près rien, en tout cas peu de chose, plutôt que de s'ouvrir à la lumière de la sainte vérité, qui libère. Ce fils du néant amené à la conscience d'être n'arrive pas aisément à lâcher son originel néant. La félicité lui fait peur. « Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras ». Il pratique la politique de la main fermée, du coeur recroquevillé.
-* La foi les yeux fermés veille dans l'espérance.
* Dieu ne veut nous rencontrer que dans notre liberté, me dit A. Or nos deux libertés, celle de Dieu et celle de l'homme, se recherchent. « Elles sont faites l'une pour l'autre, pour s'aimer, pour s'unir. La liberté n'est pas faite pour enchaîner, mais pour entraîner ».
Elle dit aussi : « On ne tue pas le moi, on le laisse fondre ».
* Pour dire qu'on ne croit pas au diable, il faut être un crétin ou un menteur. Au choix.
* La seule liberté qui plaise à l'homme est la liberté de ne pas se déterminer Il n'aime pas Dieu parce qu'il sent que c'est précisément celle-là que Dieu aimé pourrait lui enlever.
Quelques errata dans mes OCCASIONS-I, tome II, n° 3. Page 95.
3e alinéa : il fallait lire : Un être complet dans l'humanité, un humain réussi, est celui qui...
Ibid., avant-dernière ligne : superpose, sans que rien soit tué...
7e alinéa, avant-dernière ligne : ensemble ? Sous l'explication, la chose...
Page 96. -* 5e alinéa : « Au dernier jour », disait mon père, « nous serons jugés par un Bébé ». -* Dernier alinéa, première ligne : Ils haïssent la fixité, ils redoutent l'arrêt sur l'être...
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