"Lève-toi et marche" - Le sens de l'éducation

L'éducateur est confronté à maints paradoxes. Il doit combattre aussi bien le repli narcissique que le conditionnement extérieur et dispose pour cela de la parole. Il doit également permettre tout autant l'enracinement dans un passé que l'ouverture vers l'inconnu de l'avenir.

Peu de temps après la première Pentecôte, Pierre et Jean montaient au Temple pour prier. Il y avait là un homme infirme de naissance. Le voyant mendier, Pierre lui dit : « D'or et d'argent je n'en ai pas ; mais ce que j'ai, je te le donne : au Nom de Jésus-Christ le Nazaréen, lève-toi et marche ! » (Actes 3, 1-10.)

« Lève-toi et marche ! » Après vingt siècles, l'Église n'entre pas dans le champ de l'éducation avec l'or et l'argent qu'il faudrait pour faire face aux besoins de ce temps. Son « expertise en humanité » ne repose pas sur ses avoirs, ses pouvoirs, ni même ses savoirs. Elle n'a rien d'autre qu'une parole à offrir au monde. Encore cette parole n'est-elle pas la sienne, et n'est-ce pas en son nom propre qu'elle la prononce. Mais cette parole est plus qu'un impératif ; c'est un performatif : ce qu'elle énonce, elle l'accomplit en l'énonçant. « Lève-toi et marche ! » C'est la reprise, dans la bouche de l'apôtre, de la parole par laquelle Jésus de Nazareth avait appelé hors du tombeau Lazare, son ami. [...]