Hollywood et la jeunesse

Qui détermine les valeurs des jeunes ? les parents, les professeurs, ou... l'industrie du divertissement qui, grâce aux médias, a pris la jeunesse pour cible en créant une pseudo-culture jeune, fondée sur le consumérisme ? Devant une telle remise en question, les adultes responsables - famille, communauté, église - doivent affirmer leur autorité d'éducateurs : c'est un droit et un devoir.

Parents et éducateurs ne cessent de déplorer la violence à la télévision, ce qui n'empêche pas qu'il y ait une violence à la mode au cinéma aujourd'hui. Tueurs-nés d'Oliver Stone est peut-être une satire, mais le film s'appuie sur un goût qu'on a encouragé pour l'étalage d'une violence démesurée. Les chaînes de télévision dépensent des millions pour éviter la réglementation d'une violence relativement modérée, pendant que Hollywood ne cesse de remplir ses caisses grâce à des flots de sang. Y a-t-il là un mépris conscient de ce qu'on peut en penser ? La réponse tient à la nature du marché du cinéma, et au fait qu'il dépend de plus en plus des jeunes.

Si l'on veut vraiment imposer des limites à ce que les médias peuvent montrer à un public jeune, ou même arriver à un compromis raisonnable sur la question, il ne faut pas oublier, dans le débat, d'évaluer à sa juste mesure la puis-sance des médias et l'importance des bénéfices tirés du mar-ché de la jeunesse.

Quentin Schultze et ses collègues ont été dans les premiers à essayer de le faire dans leur livre de 1990, Danser dans l'obs-curité. Ce livre, dont le sous-titre est Jeunesse, culture popu-laire et médias, étudie l'histoire et l'évolution de la « culture jeune » et analyse avec perspicacité les effets à long terme de la commercialisation des rites de passage. [...]