Pouvoir et savoir. L'Eglise et la régulation théologique

A l'heure où l'autorité de l'Église est souvent remise en question, il importait d'expliciter les nuances et les degrés d'adhésion qu'implique l'exercice du magistère.

Dans les domaines de la foi et de la morale, le Magistère exerce sa mission par des interventions adaptées aux pro-blèmes soulevés à une époque donnée, ainsi qu'au besoin d'explication du dépôt révélé qui se manifeste dans la vie de l'Église. Mais quels sont les caractères propres de la mission enseignante de l'Église ? Comment une même autorité peut-elle décider dans l'ordre du savoir et dans l'ordre du pouvoir ? Qu'est-ce qu'un catholique doit croire de foi divine ? de foi humaine ? Quelle différence y a-t-il entre croire et tenir fermement ? qu'est-ce que la proposition définitive d'une vérité ? Comment régler les divers degrés d'assentiment ?

L'étude de Bruno Neveu s'efforce de présenter, exemples à l'appui, le cheminement complexe qui a conduit l'Église à se doter des instruments nécessaires à sa vigilance doctrinale : c'est pourquoi ces nuances la rendent plus difficile que la plupart des articles de Communio Mais l'importance et l'acuité de son enjeu contemporain, en matière d'expression de la foi comme de normativité du discours moral, n'échapperont à personne.

La récente publication de lettres encycliques adressées par le pontife romain à ses frères dans l'épiscopat a ramené l'attention sur les modes d'expression que choisit l'Église catholique romaine quand elle se prononce par un des organes du magistère, ordinaire ou extraordinaire, sur des matières intéressant la foi ou les moeurs. [...]