Joan F. LEWIS
La jeunesse et l'Église
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n°122
Novembre - Décembre
1995 - Page n° 139
Sur le rôle décisif des représentants du Saint-Siège à la conférence de Pékin : l'affaire des passages entre parenthèses du document préparatoire. (Méthode générale appliquée par ceux qui veulent détruire les fondements de la dignité humaine, de la famille, de la société (encore en 2012). Cet article est cité dans le dossier sur la"Journée de la Femme". Quelques passages sont cité ci-après.
Pour un néophyte, le document préparatoire, dont la version originale officielle est en anglais, apparaît comme un long traité, composé de considérations juridiques apparemment anodines, d'engagements et de résolutions. Pour les experts, c'est une autre histoire – et même plusieurs autres histoires, selon le point de vue ou le calendrier, et selon que tel État membre est une puissante nation industrialisée ou un pays en voie de développement dépendant des nations les plus riches, selon que c'est un État constitutionnellement religieux ou un État laïc, enfin selon son arrière-plan historique et culturel. Tout cela détermine la manière dont la délégation d'un État membre des Nations unies interprète le document initial et délibère lors de la conférence. Le Saint-Siège, conformément à sa nature et à sa mission particulières, essaie d'envisager ces conférences dans une perspective qui transcende les intérêts particuliers. À Pékin, il a affirmé la dignité des femmes, les droits égaux des hommes et des femmes, et, pendant les délibérations, s'est fait la voix des sans-voix, pauvres, marginalisés, opprimés.
Dans sa première intervention en juin dernier à la quatrième conférence des Nations unies sur les Femmes, le directeur de l'office de presse du Saint-Siège, Joaquim Navarro-Valls, mit en relief les lumières et les ombres du document préparatoire, et rappela que le Saint-Siège souscrit au constat selon lequel, « dans trop de contextes sociaux et géographiques, la dignité des femmes est loin d'être reconnue » :
Nous pensons que le moment est venu d'établir un accord universel effectif afin de combler le fossé entre ce qui est affirmé juridiquement au niveau international et les applications concrètes, entre propositions et réglementations, entre la rhétorique et les espoirs réels des femmes.
Le Saint-Siège s'exprima haut et fort à Pékin, en indiquant les points où il n'était pas d'accord avec le document préparatoire et en insistant pour conserver dans le document final certains passages d'abord mis entre parenthèses. Parmi ce qui, à la stupéfaction de beaucoup, apparaissait entre parenthèses dans le document préparatoire, il y avait le mot « mère », ou des phrases comme « la famille est l'unité de base de la société », « les droits universels de l'homme », « la religion joue un rôle central dans la vie de millions de femmes », ou encore : « prendre en compte, conformément à la Convention des droits de l'enfant, les droits, les devoirs et les responsabilités des parents ou des autres personnes légalement responsables des enfants ». [...]
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