De l'espérance

Il n'y a de véritable espérance que celle qui porte sur l'au-delà de la mort. La pauvreté franciscaine libère l'homme de tous les faux espoirs, et lui permet d'espérer en Dieu seul.

La première page, 32, est jointe.

PAUL rappelle aux chrétiens d'Ephèse l'époque où ils n'étaient pas encore chrétiens. Leur situation se caractérisait alors par le fait qu'ils n'avaient pas de promesse. Aussi étaient-ils des hommes qui vivaient en ce monde sans espérance et sans Dieu (Ephésiens 2, 12). On trouve une remarque analogue dans la Première épître aux Thessaloniciens. Paul s'y adresse aux chrétiens de cette cité portuaire et leur parle de l'espérance quant à l'au-delà de la mort, pour qu'ils ne vivent pas dans la tristesse «comme les autres qui n'ont pas d'espérance » (4, 13). Il ressort donc de ces deux passages que, pour Paul, l'espérance définit le chrétien, et qu'inversement l'absence d'espérance caractérise l'athée. Etre chrétien, c'est être un homme qui espère, c'est se placer sur le terrain d'une espérance sûre. D'après ces textes, l'espérance n'est pas une vertu parmi d'autres ; elle est la définition même de l'existence chrétienne. (p.32) *Le texte de cet article reprend une des conférences données dans le cadre du jubilé de la faculté franciscaine de Rome, l'Antonianum. Le thème commun de ces conférences était : « François, témoin et garant de l'espérance ». C'est pourquoi j'ai essayé de développer le thème de l'espérance particulièrement dans la perspective de François et de la tradition franciscaine. Il me semble que ce point de départ fortuit, qui m'a obligé à donner plus de relief à certains aspects, reste certes à compléter, mais qu'il est aussi à même de préciser et de concrétiser d'importants aspects du thème.

(p.32)....

Cardinal Joseph RATZINGER